_edit_last |
Array
Single
String
12
|
_edit_lock |
Array
Single
String
1529496116:12
|
blocs_satellites |
Array
Single
String
a:1:{i:0;s:10:"bloc_libre";}
|
publication_isbn |
Array
Single
String
|
publication_prix |
Array
Single
String
|
publication_type |
Array
Single
String
Livre d'artiste
|
_blocs_satellites |
Array
Single
String
field_58f780ca0cc4d
|
_publication_isbn |
Array
Single
String
field_590060d8bbb3b
|
_publication_prix |
Array
Single
String
field_590060e7c2587
|
_publication_type |
Array
Single
String
field_59005ec5353f3
|
publication_annee |
Array
Single
String
2011
|
publication_pages |
Array
Single
String
|
publication_texte |
Array
Single
String
Dans chaque société primitive, on doit pouvoir trouver un récit ou un protocole relatif à l’appropriation d’un nouveau territoire. L’image qui revient souvent est celle d’un pieu planté dans le sol, en un lieu mystérieusement désigné par celui qui fait office de sage. Autour de cet ancrage, la société va pouvoir se développer dans toutes ses dimensions. Ces rituels ont pour but d’assurer une stabilité chrono-topologique et de concevoir le monde autour d’un centre : l’Axis Mundi. Du point de vue anthropologique, l’appréhension physique du territoire est indissociable de son appréhension symbolique.
Nikolas Fouré n’est pas membre d’une société primitive, mais pourtant ses agissements ont quelque chose à voir avec ces rites de fondation car à travers une action définie et reconduite, il se situe, se met en relation avec l’endroit. Si la fonction des rites de fondation est d’offrir au groupe ancrage et stabilité, chez l’artiste, au contraire, le geste est tendu vers un vertige. Le monde vacille, l’identification des repères et des objets est difficile. Une légende moldave raconte que "quand un homme bat le pieu dans la terre et touche la tête d’un diable tel qu’il est tombé jadis cela lui nuit car il peut devenir fou ; mais ceux tombés avec la tête en bas et les pieds en haut sont inoffensifs" (Pamfile 1913). L’expression "diable inoffensif" pourrait être un bonne manière de décrire l’irrévérence de l’artiste prenant possession des lieux. En refusant de rationaliser sa place dans le monde pour la poétiser, l’artiste défie une forme d’autorité, incarnée par un ordre des choses avec lequel il ruse. Ce n’est pas un geste isolé dans la pratique de Nikolas Fouré. Chaque matin, en buvant son café, il remplit patiemment une page de minuscules gribouillis au stylo bille bleu, qu’il assemble ensuite en de grands ensembles. Si Voyage sur les mains est lié à la spatialisation du corps, il s’agit davantage ici de périodicité. Mais de nouveau, la rigueur du rituel dénote paradoxalement une volonté de garder active une relation à des éléments aux contours plus flottants.
Dans un élan que l’on qualifierait facilement de géopoétique, Nikolas Fouré se photographie donc en équilibre sur une main, l’autre tenant l’appareil photo. Une sorte de "shooting restraint" — en référence aux "drawing restraint" de Matthew Barney — où la finalité plastique est sujette aux limites imposées au corps. Mais la comparaison s’arrête là car l’esprit du geste, exutoire, relève ici davantage de la roue que ferait un enfant en arrivant sur une plage que d’un héritage de la tradition du body-art. La figure constitue ainsi le dénominateur commun que l’on retrouve d’une photo à l’autre, tautologie déployée autant pour voir que pour être vue. Le mot figure joue ici de son double sens, à la fois sportif, tel un triple-axel, qu’au sens gestaltique d’une figure se dissociant d’un fond. C’est une contrainte générique révélant accidentellement certains éléments contextuels via des indices architecturaux, climatologiques ou vestimentaires. La nature même des images est trouble de ce point de vue, car si la réitération de la figure semble insister sur la variabilité des alentours, le nombril de l’artiste n’en reste pas moins chaque fois au centre. Mais ce qui rend attachante cette forfanterie est l’allégresse avec laquelle l’artiste regarde le ciel se dérober sous ses pieds.
<blockquote>
<p class="notes">Gaël Grivet</p>
</blockquote>
Dans chaque société primitive, on doit pouvoir trouver un récit ou un protocole relatif à l’appropriation d’un nouveau territoire. L’image qui revient souvent est celle d’un pieu planté dans le sol, en un lieu mystérieusement désigné par celui qui fait office de sage. Autour de cet ancrage, la société va pouvoir se développer dans toutes ses dimensions. Ces rituels ont pour but d’assurer une stabilité chrono-topologique et de concevoir le monde autour d’un centre : l’Axis Mundi. Du point de vue anthropologique, l’appréhension physique du territoire est indissociable de son appréhension symbolique.
Nikolas Fouré n’est pas membre d’une société primitive, mais pourtant ses agissements ont quelque chose à voir avec ces rites de fondation car à travers une action définie et reconduite, il se situe, se met en relation avec l’endroit. Si la fonction des rites de fondation est d’offrir au groupe ancrage et stabilité, chez l’artiste, au contraire, le geste est tendu vers un vertige. Le monde vacille, l’identification des repères et des objets est difficile. Une légende moldave raconte que "quand un homme bat le pieu dans la terre et touche la tête d’un diable tel qu’il est tombé jadis cela lui nuit car il peut devenir fou ; mais ceux tombés avec la tête en bas et les pieds en haut sont inoffensifs" (Pamfile 1913). L’expression "diable inoffensif" pourrait être un bonne manière de décrire l’irrévérence de l’artiste prenant possession des lieux. En refusant de rationaliser sa place dans le monde pour la poétiser, l’artiste défie une forme d’autorité, incarnée par un ordre des choses avec lequel il ruse. Ce n’est pas un geste isolé dans la pratique de Nikolas Fouré. Chaque matin, en buvant son café, il remplit patiemment une page de minuscules gribouillis au stylo bille bleu, qu’il assemble ensuite en de grands ensembles. Si Voyage sur les mains est lié à la spatialisation du corps, il s’agit davantage ici de périodicité. Mais de nouveau, la rigueur du rituel dénote paradoxalement une volonté de garder active une relation à des éléments aux contours plus flottants.
Dans un élan que l’on qualifierait facilement de géopoétique, Nikolas Fouré se photographie donc en équilibre sur une main, l’autre tenant l’appareil photo. Une sorte de "shooting restraint" — en référence aux "drawing restraint" de Matthew Barney — où la finalité plastique est sujette aux limites imposées au corps. Mais la comparaison s’arrête là car l’esprit du geste, exutoire, relève ici davantage de la roue que ferait un enfant en arrivant sur une plage que d’un héritage de la tradition du body-art. La figure constitue ainsi le dénominateur commun que l’on retrouve d’une photo à l’autre, tautologie déployée autant pour voir que pour être vue. Le mot figure joue ici de son double sens, à la fois sportif, tel un triple-axel, qu’au sens gestaltique d’une figure se dissociant d’un fond. C’est une contrainte générique révélant accidentellement certains éléments contextuels via des indices architecturaux, climatologiques ou vestimentaires. La nature même des images est trouble de ce point de vue, car si la réitération de la figure semble insister sur la variabilité des alentours, le nombril de l’artiste n’en reste pas moins chaque fois au centre. Mais ce qui rend attachante cette forfanterie est l’allégresse avec laquelle l’artiste regarde le ciel se dérober sous ses pieds.
Gaël Grivet
|
publication_thumb |
Array
Single
String
|
_publication_annee |
Array
Single
String
field_59005f8588f79
|
_publication_pages |
Array
Single
String
field_5900607ce556e
|
_publication_texte |
Array
Single
String
field_590060ffd1ff0
|
_publication_thumb |
Array
Single
String
field_5900651c99fd6
|
publication_auteur |
Array
Single
String
|
publication_format |
Array
Single
String
|
publication_langue |
Array
Single
String
|
publication_textes |
Array
Single
String
|
_publication_auteur |
Array
Single
String
field_590060cbbbb3a
|
_publication_format |
Array
Single
String
field_59006067c3b2b
|
_publication_langue |
Array
Single
String
field_5900608ad04ca
|
_publication_textes |
Array
Single
String
field_590064b9cc700
|
publication_artiste |
Array
Single
String
Nikolas Fouré
|
publication_edition |
Array
Single
String
Zédélé, Brest
|
publication_galerie |
Array
Single
String
a:1:{i:0;s:4:"5859";}
|
_publication_artiste |
Array
Single
String
field_59005ee560efc
|
_publication_edition |
Array
Single
String
field_5900604b7f38f
|
_publication_galerie |
Array
Single
String
field_590064df99fd5
|
publication_surtitre |
Array
Single
String
|
_publication_surtitre |
Array
Single
String
field_591aaa0d93b9c
|
publication_diffuseur |
Array
Single
String
|
publication_graphisme |
Array
Single
String
|
publication_prod_type |
Array
Single
String
Production
|
publication_soustitre |
Array
Single
String
|
_publication_diffuseur |
Array
Single
String
field_593175af1592e
|
_publication_graphisme |
Array
Single
String
field_5931762d15930
|
_publication_prod_type |
Array
Single
String
field_5900680998575
|
_publication_soustitre |
Array
Single
String
field_591aaa2693b9d
|
publication_disponible |
Array
Single
String
1
|
publication_production |
Array
Single
String
La Criée centre d’art contemporain, Rennes
|
_publication_disponible |
Array
Single
String
field_590066211e8a3
|
_publication_production |
Array
Single
String
field_59006112cc6ff
|
publication_partenaires |
Array
Single
String
|
_publication_partenaires |
Array
Single
String
field_59317c078ec32
|
_yoast_wpseo_primary_type |
Array
Single
String
120
|
publication_illustrations |
Array
Single
String
|
_publication_illustrations |
Array
Single
String
field_590060c003d10
|
publication_caracteristiques |
Array
Single
String
23 x 13,5 cm
64 pages
couleur
23 x 13,5 cm
64 pages
couleur
|
_publication_caracteristiques |
Array
Single
String
field_593175051592c
|
_yoast_wpseo_primary_category |
Array
Single
String
|
publication_direction_editoriale |
Array
Single
String
|
_publication_direction_editoriale |
Array
Single
String
field_593175d71592f
|
blocs_satellites_0_bloc_libre_img |
Array
Single
String
|
_blocs_satellites_0_bloc_libre_img |
Array
Single
String
field_58f7813b0cc4f
|
blocs_satellites_0_bloc_libre_texte |
Array
Single
String
<h3 class="titre-bloc">Nikolas Fouré</h3>
né en 1976
vit et travaille à Rennes
<a href="http://ddab.org/fr/oeuvres/FOURE">DDAB</a>
Nikolas Fouré
né en 1976
vit et travaille à Rennes
DDAB
|
_blocs_satellites_0_bloc_libre_texte |
Array
Single
String
field_58f781150cc4e
|
blocs_satellites_0_bloc_libre_redirection |
Array
Single
String
|
_blocs_satellites_0_bloc_libre_redirection |
Array
Single
String
field_58fe4ad8392e8
|