Entretien avec Vincent Gicquel

Hash
id Integer 11166
date String 2018-06-20 11:52:37
slug String entretien-vincent-gicquel
title String Entretien avec Vincent Gicquel
content String Entretien avec Vincent Gicquel, pour son exposition <em>C'est pas grave</em> à La Criée (juin 2018) <strong>La peinture et l’aquarelle </strong> <em>Vous avez passé beaucoup de temps à étudier la peinture en recopiant les tableaux des grands maîtres : qu’est-ce qui fait selon vous une « bonne peinture » ? </em> Hergé, Bosch, Caravage, Picasso, Van Gogh, etc. Tous ont peuplé mon enfance ! S’il y a un point commun à toutes les grandes œuvres ? Sans doute leur intemporalité. <em>Qu’est-ce qui inspire et motive chez vous l’acte de peindre ou de dessiner ? </em> Malgré tous les chefs-d’œuvre qui peuplaient cette enfance, il me manquait quelque chose. Je n'ai fait que peindre les images qui me manquaient. J'avais besoin de voir des Gicquel. <em> </em><em>Vous avez développé un attachement très fort à la peinture à l’huile. Pourquoi avoir choisi de réaliser treize aquarelles pour votre exposition à La Criée ? </em><em>Et quels liens faites-vous entre vos aquarelles et vos peintures ?</em> Le choix du médium importe peu. Même si je suis très attaché à la peinture à l'huile, j'ai toujours utilisé l'aquarelle pour des dessins, des études de postures, etc. Les liens se font tout seul. Ce qui ressort de mes œuvres c'est l'humain ; l'Homme dans le monde. Les questions que pose ma peinture vont, je l'espère, bien au-delà des questions de médium. Ce qui lie tout cela c'est l'amour, la mort, l'humour, la vie. <em>Pourquoi avoir choisi de devenir peintre aujourd’hui ? </em> Je n'ai rien choisi du tout, j'ai juste écouté mon corps, mon instinct. Et j'ai accepté les choses. Je suis né peintre comme d'autres naissent aveugles. Pour le reste, on s'adapte. <strong>La figure au centre </strong> <em>Le sujet de prédilection de vos aquarelles (et de vos peintures) est la figure humaine. Pour quelle raison cette attention au Sujet ? </em> Car l'Homme est intrinsèquement lié à la mort, qui est pour moi le seul sujet possible. J'ai souvent dis que la mort est mon sujet favori parce que la vie est mon sujet favori. <em>Pourquoi vos figures apparaissent-elles toujours masculines, comme « masquées » ? S’agit-il des masques tragi-comiques de la Comédie humaine, une façon de transfigurer la mort ? </em> Tout simplement parce que je suis un homme, et qu'au fond je n'ai toujours peins que moi. Vous parlez de masque ; pour moi c'est tout le contraire. On a justement ôté tous les masques. Reste la figure vivante. Mes personnages n'ont pas besoin de masque pour jouer la comédie, ils aiment la vie telle qu’elle est. Sans avoir à transfigurer quoi que ce soit. <em> </em><em>Pour quelle raison les figures de vos peintures nous regardent-elles toujours ? </em> Le regard est une notion importante dans mon travail. Une des raisons pour lesquelles ces figures nous regardent, c'est qu'au-delà du spectateur, c'est l'humanité toute entière qu'elles regardent. C'est sans doute pour cela qu'elles semblent catastrophées. Elles découvrent soudain l'Homme tel qu'il est ! Nous pensons surprendre mes personnages, être témoins de leurs occupations étranges. Mais ce sont eux qui nous surprennent ; ils sont les témoins immortels de notre passage sur la terre. À travers leurs regards, nous sommes soudain pris en compte ! Pris en flagrant délit de vie. <strong>Inspirations </strong> <em>Vous citez parmi vos références les philosophes Nietzsche et Schopenhauer, mais aussi la psychanalyse. Quelles influences ont eu ces lectures sur votre pratique ? </em> Je ne pense pas que l'on puisse vraiment parler d'influence, mais les grandes œuvres littéraires, philosophiques ou psychanalytiques m'ont beaucoup apporté dans le sens où elles ont conforté mes ressentis. Je me sentais moins seul à leurs côtés. Ils ont, en quelque sorte, approuvé ma vision du monde et conforté la confiance que j'avais déjà en moi. Ils sont ma famille, non pas des influences mais bel et bien des frères d'armes. <em>Vous avez dit : « le seul sujet possible, c'est moi, c'est mon rapport au monde ». Quel est votre rapport au monde, votre vision de vous-même et de l'Homme aujourd'hui ?</em> Mon rapport au monde est assez naturel, je n'essaie pas de nager à contre-courant, je vais où le vent m'emmène. J'accepte tout, tout, tout de cet univers ! Je suis intensément conscient de l'opportunité que j'ai de vivre. <em>L’ironie est très présente dans votre travail : qu’est-ce qui vous fait rire ? </em> Tout est risible quand on pense à la mort. <em>Pourquoi avez-vous choisi le titre </em>C’est pas grave<em> pour l’exposition et l’ensemble des aquarelles ? Qu’est ce qui n’est pas grave </em>? Pour son côté enfantin sans doute, tout cela n'est qu'un jeu aux règles incompréhensibles. On sait juste une chose, c'est qu'à la fin, tout le monde sera perdant... alors jouons car rien n'est grave...
Entretien avec Vincent Gicquel, pour son exposition C'est pas grave à La Criée (juin 2018) La peinture et l’aquarelle  Vous avez passé beaucoup de temps à étudier la peinture en recopiant les tableaux des grands maîtres : qu’est-ce qui fait selon vous une « bonne peinture » ? Hergé, Bosch, Caravage, Picasso, Van Gogh, etc. Tous ont peuplé mon enfance ! S’il y a un point commun à toutes les grandes œuvres ? Sans doute leur intemporalité. Qu’est-ce qui inspire et motive chez vous l’acte de peindre ou de dessiner ? Malgré tous les chefs-d’œuvre qui peuplaient cette enfance, il me manquait quelque chose. Je n'ai fait que peindre les images qui me manquaient. J'avais besoin de voir des Gicquel.  Vous avez développé un attachement très fort à la peinture à l’huile. Pourquoi avoir choisi de réaliser treize aquarelles pour votre exposition à La Criée ? Et quels liens faites-vous entre vos aquarelles et vos peintures ? Le choix du médium importe peu. Même si je suis très attaché à la peinture à l'huile, j'ai toujours utilisé l'aquarelle pour des dessins, des études de postures, etc. Les liens se font tout seul. Ce qui ressort de mes œuvres c'est l'humain ; l'Homme dans le monde. Les questions que pose ma peinture vont, je l'espère, bien au-delà des questions de médium. Ce qui lie tout cela c'est l'amour, la mort, l'humour, la vie. Pourquoi avoir choisi de devenir peintre aujourd’hui ? Je n'ai rien choisi du tout, j'ai juste écouté mon corps, mon instinct. Et j'ai accepté les choses. Je suis né peintre comme d'autres naissent aveugles. Pour le reste, on s'adapte. La figure au centre Le sujet de prédilection de vos aquarelles (et de vos peintures) est la figure humaine. Pour quelle raison cette attention au Sujet ? Car l'Homme est intrinsèquement lié à la mort, qui est pour moi le seul sujet possible. J'ai souvent dis que la mort est mon sujet favori parce que la vie est mon sujet favori. Pourquoi vos figures apparaissent-elles toujours masculines, comme « masquées » ? S’agit-il des masques tragi-comiques de la Comédie humaine, une façon de transfigurer la mort ? Tout simplement parce que je suis un homme, et qu'au fond je n'ai toujours peins que moi. Vous parlez de masque ; pour moi c'est tout le contraire. On a justement ôté tous les masques. Reste la figure vivante. Mes personnages n'ont pas besoin de masque pour jouer la comédie, ils aiment la vie telle qu’elle est. Sans avoir à transfigurer quoi que ce soit.  Pour quelle raison les figures de vos peintures nous regardent-elles toujours ? Le regard est une notion importante dans mon travail. Une des raisons pour lesquelles ces figures nous regardent, c'est qu'au-delà du spectateur, c'est l'humanité toute entière qu'elles regardent. C'est sans doute pour cela qu'elles semblent catastrophées. Elles découvrent soudain l'Homme tel qu'il est ! Nous pensons surprendre mes personnages, être témoins de leurs occupations étranges. Mais ce sont eux qui nous surprennent ; ils sont les témoins immortels de notre passage sur la terre. À travers leurs regards, nous sommes soudain pris en compte ! Pris en flagrant délit de vie. Inspirations  Vous citez parmi vos références les philosophes Nietzsche et Schopenhauer, mais aussi la psychanalyse. Quelles influences ont eu ces lectures sur votre pratique ? Je ne pense pas que l'on puisse vraiment parler d'influence, mais les grandes œuvres littéraires, philosophiques ou psychanalytiques m'ont beaucoup apporté dans le sens où elles ont conforté mes ressentis. Je me sentais moins seul à leurs côtés. Ils ont, en quelque sorte, approuvé ma vision du monde et conforté la confiance que j'avais déjà en moi. Ils sont ma famille, non pas des influences mais bel et bien des frères d'armes. Vous avez dit : « le seul sujet possible, c'est moi, c'est mon rapport au monde ». Quel est votre rapport au monde, votre vision de vous-même et de l'Homme aujourd'hui ? Mon rapport au monde est assez naturel, je n'essaie pas de nager à contre-courant, je vais où le vent m'emmène. J'accepte tout, tout, tout de cet univers ! Je suis intensément conscient de l'opportunité que j'ai de vivre. L’ironie est très présente dans votre travail : qu’est-ce qui vous fait rire ? Tout est risible quand on pense à la mort. Pourquoi avez-vous choisi le titre C’est pas grave pour l’exposition et l’ensemble des aquarelles ? Qu’est ce qui n’est pas grave ? Pour son côté enfantin sans doute, tout cela n'est qu'un jeu aux règles incompréhensibles. On sait juste une chose, c'est qu'à la fin, tout le monde sera perdant... alors jouons car rien n'est grave...
excerpt String
content_filtered String <p>Entretien avec Vincent Gicquel, pour son exposition <em>C&rsquo;est pas grave</em> à La Criée (juin 2018)</p> <p><strong>La peinture et l’aquarelle </strong></p> <p><em>Vous avez passé beaucoup de temps à étudier la peinture en recopiant les tableaux des grands maîtres : qu’est-ce qui fait selon vous une « bonne peinture » ? </em></p> <p>Hergé, Bosch, Caravage, Picasso, Van Gogh, etc. Tous ont peuplé mon enfance ! S’il y a un point commun à toutes les grandes œuvres ? Sans doute leur intemporalité.</p> <p><em>Qu’est-ce qui inspire et motive chez vous l’acte de peindre ou de dessiner ? </em></p> <p>Malgré tous les chefs-d’œuvre qui peuplaient cette enfance, il me manquait quelque chose. Je n&rsquo;ai fait que peindre les images qui me manquaient. J&rsquo;avais besoin de voir des Gicquel.</p> <p><em> </em><em>Vous avez développé un attachement très fort à la peinture à l’huile. Pourquoi avoir choisi de réaliser treize aquarelles pour votre exposition à La Criée ? </em><em>Et quels liens faites-vous entre vos aquarelles et vos peintures ?</em></p> <p>Le choix du médium importe peu. Même si je suis très attaché à la peinture à l&rsquo;huile, j&rsquo;ai toujours utilisé l&rsquo;aquarelle pour des dessins, des études de postures, etc. Les liens se font tout seul. Ce qui ressort de mes œuvres c&rsquo;est l&rsquo;humain ; l&rsquo;Homme dans le monde. Les questions que pose ma peinture vont, je l&rsquo;espère, bien au-delà des questions de médium. Ce qui lie tout cela c&rsquo;est l&rsquo;amour, la mort, l&rsquo;humour, la vie.</p> <p><em>Pourquoi avoir choisi de devenir peintre aujourd’hui ? </em></p> <p>Je n&rsquo;ai rien choisi du tout, j&rsquo;ai juste écouté mon corps, mon instinct. Et j&rsquo;ai accepté les choses. Je suis né peintre comme d&rsquo;autres naissent aveugles. Pour le reste, on s&rsquo;adapte.</p> <p><strong>La figure au centre </strong></p> <p><em>Le sujet de prédilection de vos aquarelles (et de vos peintures) est la figure humaine. Pour quelle raison cette attention au Sujet ? </em></p> <p>Car l&rsquo;Homme est intrinsèquement lié à la mort, qui est pour moi le seul sujet possible. J&rsquo;ai souvent dis que la mort est mon sujet favori parce que la vie est mon sujet favori.</p> <p><em>Pourquoi vos figures apparaissent-elles toujours masculines, comme « masquées » ? S’agit-il des masques tragi-comiques de la Comédie humaine, une façon de transfigurer la mort ? </em></p> <p>Tout simplement parce que je suis un homme, et qu&rsquo;au fond je n&rsquo;ai toujours peins que moi. Vous parlez de masque ; pour moi c&rsquo;est tout le contraire. On a justement ôté tous les masques. Reste la figure vivante. Mes personnages n&rsquo;ont pas besoin de masque pour jouer la comédie, ils aiment la vie telle qu’elle est. Sans avoir à transfigurer quoi que ce soit.</p> <p><em> </em><em>Pour quelle raison les figures de vos peintures nous regardent-elles toujours ? </em></p> <p>Le regard est une notion importante dans mon travail. Une des raisons pour lesquelles ces figures nous regardent, c&rsquo;est qu&rsquo;au-delà du spectateur, c&rsquo;est l&rsquo;humanité toute entière qu&rsquo;elles regardent. C&rsquo;est sans doute pour cela qu&rsquo;elles semblent catastrophées. Elles découvrent soudain l&rsquo;Homme tel qu&rsquo;il est ! Nous pensons surprendre mes personnages, être témoins de leurs occupations étranges. Mais ce sont eux qui nous surprennent ; ils sont les témoins immortels de notre passage sur la terre. À travers leurs regards, nous sommes soudain pris en compte ! Pris en flagrant délit de vie.</p> <p><strong>Inspirations </strong></p> <p><em>Vous citez parmi vos références les philosophes Nietzsche et Schopenhauer, mais aussi la psychanalyse. Quelles influences ont eu ces lectures sur votre pratique ? </em></p> <p>Je ne pense pas que l&rsquo;on puisse vraiment parler d&rsquo;influence, mais les grandes œuvres littéraires, philosophiques ou psychanalytiques m&rsquo;ont beaucoup apporté dans le sens où elles ont conforté mes ressentis. Je me sentais moins seul à leurs côtés. Ils ont, en quelque sorte, approuvé ma vision du monde et conforté la confiance que j&rsquo;avais déjà en moi. Ils sont ma famille, non pas des influences mais bel et bien des frères d&rsquo;armes.</p> <p><em>Vous avez dit : « le seul sujet possible, c&rsquo;est moi, c&rsquo;est mon rapport au monde ». Quel est votre rapport au monde, votre vision de vous-même et de l&rsquo;Homme aujourd&rsquo;hui ?</em></p> <p>Mon rapport au monde est assez naturel, je n&rsquo;essaie pas de nager à contre-courant, je vais où le vent m&#8217;emmène. J&rsquo;accepte tout, tout, tout de cet univers ! Je suis intensément conscient de l&rsquo;opportunité que j&rsquo;ai de vivre.</p> <p><em>L’ironie est très présente dans votre travail : qu’est-ce qui vous fait rire ? </em></p> <p>Tout est risible quand on pense à la mort.</p> <p><em>Pourquoi avez-vous choisi le titre </em>C’est pas grave<em> pour l’exposition et l’ensemble des aquarelles ? Qu’est ce qui n’est pas grave </em>?</p> <p>Pour son côté enfantin sans doute, tout cela n&rsquo;est qu&rsquo;un jeu aux règles incompréhensibles. On sait juste une chose, c&rsquo;est qu&rsquo;à la fin, tout le monde sera perdant&#8230; alors jouons car rien n&rsquo;est grave&#8230;</p>

Entretien avec Vincent Gicquel, pour son exposition C’est pas grave à La Criée (juin 2018)

La peinture et l’aquarelle 

Vous avez passé beaucoup de temps à étudier la peinture en recopiant les tableaux des grands maîtres : qu’est-ce qui fait selon vous une « bonne peinture » ?

Hergé, Bosch, Caravage, Picasso, Van Gogh, etc. Tous ont peuplé mon enfance ! S’il y a un point commun à toutes les grandes œuvres ? Sans doute leur intemporalité.

Qu’est-ce qui inspire et motive chez vous l’acte de peindre ou de dessiner ?

Malgré tous les chefs-d’œuvre qui peuplaient cette enfance, il me manquait quelque chose. Je n’ai fait que peindre les images qui me manquaient. J’avais besoin de voir des Gicquel.

 Vous avez développé un attachement très fort à la peinture à l’huile. Pourquoi avoir choisi de réaliser treize aquarelles pour votre exposition à La Criée ? Et quels liens faites-vous entre vos aquarelles et vos peintures ?

Le choix du médium importe peu. Même si je suis très attaché à la peinture à l’huile, j’ai toujours utilisé l’aquarelle pour des dessins, des études de postures, etc. Les liens se font tout seul. Ce qui ressort de mes œuvres c’est l’humain ; l’Homme dans le monde. Les questions que pose ma peinture vont, je l’espère, bien au-delà des questions de médium. Ce qui lie tout cela c’est l’amour, la mort, l’humour, la vie.

Pourquoi avoir choisi de devenir peintre aujourd’hui ?

Je n’ai rien choisi du tout, j’ai juste écouté mon corps, mon instinct. Et j’ai accepté les choses. Je suis né peintre comme d’autres naissent aveugles. Pour le reste, on s’adapte.

La figure au centre

Le sujet de prédilection de vos aquarelles (et de vos peintures) est la figure humaine. Pour quelle raison cette attention au Sujet ?

Car l’Homme est intrinsèquement lié à la mort, qui est pour moi le seul sujet possible. J’ai souvent dis que la mort est mon sujet favori parce que la vie est mon sujet favori.

Pourquoi vos figures apparaissent-elles toujours masculines, comme « masquées » ? S’agit-il des masques tragi-comiques de la Comédie humaine, une façon de transfigurer la mort ?

Tout simplement parce que je suis un homme, et qu’au fond je n’ai toujours peins que moi. Vous parlez de masque ; pour moi c’est tout le contraire. On a justement ôté tous les masques. Reste la figure vivante. Mes personnages n’ont pas besoin de masque pour jouer la comédie, ils aiment la vie telle qu’elle est. Sans avoir à transfigurer quoi que ce soit.

 Pour quelle raison les figures de vos peintures nous regardent-elles toujours ?

Le regard est une notion importante dans mon travail. Une des raisons pour lesquelles ces figures nous regardent, c’est qu’au-delà du spectateur, c’est l’humanité toute entière qu’elles regardent. C’est sans doute pour cela qu’elles semblent catastrophées. Elles découvrent soudain l’Homme tel qu’il est ! Nous pensons surprendre mes personnages, être témoins de leurs occupations étranges. Mais ce sont eux qui nous surprennent ; ils sont les témoins immortels de notre passage sur la terre. À travers leurs regards, nous sommes soudain pris en compte ! Pris en flagrant délit de vie.

Inspirations 

Vous citez parmi vos références les philosophes Nietzsche et Schopenhauer, mais aussi la psychanalyse. Quelles influences ont eu ces lectures sur votre pratique ?

Je ne pense pas que l’on puisse vraiment parler d’influence, mais les grandes œuvres littéraires, philosophiques ou psychanalytiques m’ont beaucoup apporté dans le sens où elles ont conforté mes ressentis. Je me sentais moins seul à leurs côtés. Ils ont, en quelque sorte, approuvé ma vision du monde et conforté la confiance que j’avais déjà en moi. Ils sont ma famille, non pas des influences mais bel et bien des frères d’armes.

Vous avez dit : « le seul sujet possible, c’est moi, c’est mon rapport au monde ». Quel est votre rapport au monde, votre vision de vous-même et de l’Homme aujourd’hui ?

Mon rapport au monde est assez naturel, je n’essaie pas de nager à contre-courant, je vais où le vent m’emmène. J’accepte tout, tout, tout de cet univers ! Je suis intensément conscient de l’opportunité que j’ai de vivre.

L’ironie est très présente dans votre travail : qu’est-ce qui vous fait rire ?

Tout est risible quand on pense à la mort.

Pourquoi avez-vous choisi le titre C’est pas grave pour l’exposition et l’ensemble des aquarelles ? Qu’est ce qui n’est pas grave ?

Pour son côté enfantin sans doute, tout cela n’est qu’un jeu aux règles incompréhensibles. On sait juste une chose, c’est qu’à la fin, tout le monde sera perdant… alors jouons car rien n’est grave…

Hash
data Hash
11169 Hash
ID Integer 11169
guid String http://correspondances-lacriee.fr/wp-content/uploads/2018/06/VincentGicquel_01_LaCriee.jpg
filter String raw
pinged String
to_ping String
post_date String 2018-06-20 12:48:33
post_name String vincentgicquel_01_lacriee
post_type String attachment
menu_order Integer 0
post_title String VincentGicquel_01_LaCriee
ping_status String closed
post_author String 3
post_parent Integer 11166
post_status String inherit
post_content String
post_excerpt String
comment_count String 0
post_date_gmt String 2018-06-20 11:48:33
post_modified String 2018-06-20 12:48:33
post_password String
comment_status String open
post_mime_type String image/jpeg
post_modified_gmt String 2018-06-20 11:48:33
post_content_filtered String
11170 Hash
ID Integer 11170
guid String http://correspondances-lacriee.fr/wp-content/uploads/2018/06/VincentGicquel_07_LaCriee.jpg
filter String raw
pinged String
to_ping String
post_date String 2018-06-20 12:50:18
post_name String vincentgicquel_07_lacriee
post_type String attachment
menu_order Integer 0
post_title String VincentGicquel_07_LaCriee
ping_status String closed
post_author String 3
post_parent Integer 11166
post_status String inherit
post_content String
post_excerpt String
comment_count String 0
post_date_gmt String 2018-06-20 11:50:18
post_modified String 2018-06-20 12:50:18
post_password String
comment_status String open
post_mime_type String image/jpeg
post_modified_gmt String 2018-06-20 11:50:18
post_content_filtered String
count Integer 2
Hash
data Hash
_events Array Single String 11081
colonne1 Array Single String
_colonne1 Array Single String field_52a303f3858a1
_edit_last Array Single String 3
_edit_lock Array Single String 1529506275:3
_thumbnail_id Array Single String 11170
type_de_medias Array Single String a:1:{i:0;s:7:"article";}
_type_de_medias Array Single String field_5291ecb728fca
_yoast_wpseo_content_score Array Single String 30
_yoast_wpseo_primary_category Array Single String 42
count Integer 10
Hash
data Array
count Integer 0
Hash
data Array Single Hash
name String Les ressources pédagogiques
slug String les-ressources-pedagogiques
count Integer 450
filter String raw
parent Integer 0
term_id Integer 42
taxonomy String category
term_group Integer 0
description String Lire, écouter, voir, pour en savoir plus
Lire, écouter, voir, pour en savoir plus
term_taxonomy_id Integer 42
count Integer 1