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Evariste Richer
né en 1969 à Montpellier, France
vit et travaille à Paris, France
représenté par les galeries Meessen De Clercq, Bruxelles, Schleicher/Lange, Berlin et Untilthen, Paris
Evariste Richer est l’auteur d’une œuvre sensible et poétique qui s’attache à comprendre notre propre univers et les mécanismes qui l’ont généré. En s’emparant des outils de la science et de la culture, telle la météorologie, la téléologie (étude de la finalité de toutes choses), l’astronomie ou la physique, il délimite un territoire d’intervention paradoxalement rigoureux et décalé qui s’appréhende comme une expérimentation du réel. La pratique artistique d’Evariste Richer s’envisage d’abord à travers une méthodologie de travail minutieuse : de l’inventaire exhaustif d’informations de tous types (Le monde rectifié1, ou Principe d’incertitude2), à la régénération de phénomènes naturels (Rayon vert3, La Terrella4…), en passant par la réactivation de techniques anciennes de développement photographique (Nuages au iodure d’argent7)… Cette grille méthodologique lui donne les moyens d’élaborer une œuvre érudite apte à épuiser son sujet et à le retranscrire à travers un langage plastique ouvert. Chacune de ses pièces semble ainsi répondre à la précédente sous la forme d’un dialogue permanent.
L’esthétique minimaliste et conceptuelle qui préside aux créations de l’artiste trouble par son pouvoir de suggestion et d’évocation. Elle construit autour du spectateur un récit qui interroge nos systèmes de pensée et bouscule notre compréhension du monde.
1 Le monde rectifié (2001), avec Dove Allouche, compilation de tous les errata parus dans le monde en 2000.
2 Principe d’incertitude (2005), inventaire de tous les satellites artificiels lancés dans l’espace depuis Spoutnik 1 (1957).
3 Rayon vert (2005), reconstitution d’un phénomène atmosphérique rare qui consiste en l’apparition d’un rayon vert parfois lors du coucher du soleil.
4 La Terrella (2002), avec Dove Allouche, machine à génération d’aurores boréales.
7 Nuages au iodure d’argent (2005), développement photographique à partir d’un principe de daguerréotypie.
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Œuvres exposées
Masque à faire tomber la neige #1, 2010
calcite, 37 x 31 cm
collection SCP AMARANTE – Catherine Hellier de Verneuil
Masque à faire tomber la neige #2, 2010
calcite, 33 x 27 cm
collection Nina Rodrigues – Ely
Les Masques à faire tomber la neige #1 et #2 sont constitués de calcite, c’est-à-dire de calcaire déposé par la mer sur la roche. L’artiste a trouvé ces deux masses telles quelles et y a troué deux yeux. Il rapproche ainsi la complexité des phénomènes naturels de la fonction rituelle du masque.
L’herbe, 2019
plâtre, sélénite, 29 x 12 x 10 cm
production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes
courtesy de l’artiste et de Meessen De Clercq, Bruxelles
L’herbe désigne la sélénite (gypse) verte déposée au creux d’une main d’homme moulée en plâtre. L’œuvre confronte l’outil premier du sculpteur à la production esthétique de la nature, formée dans le temps. La pierre a été trouvée par Richer au marché aux minéraux et fossiles de Tucson en Arizona.
En attendant la foudre #2, 2019
tortue fossile, barre de cuivre, 34 x 29 x 315 cm
production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes
courtesy de l’artiste et de Meessen De Clercq, Bruxelles
L’installation En attendant la foudre rejoint l’intérêt de l’artiste pour l’origine de la matière et le dialogue entre nature et culture. L’œuvre se compose d’un fossile de tortue sur lequel est posée en équilibre une barre de cuivre. La carapace de la tortue a été retrouvée intacte, transformée en pierre au terme d’un processus de plus de 25 millions d’années.
Si la foudre venait à tomber sur la barre de cuivre, elle détruirait en peu de secondes cette trouvaille. Un jeu d’équilibre fragile s’opère, entre ciel et terre, entre hier et aujourd’hui, faisant naître une sorte de vertige et de compression de l’espace-temps.
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