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date | String 2023-02-02 09:31:36 |
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title | String Les inspirations de Judith Kakon (photographie) |
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Judith Kakon a commencé ses premières séries photographiques pendant ses études d'art à Tel Aviv, en Israël. Elle s'attarde sur les objets "ordinaires" du quotidien et en fait les sujets principaux de ses photographies. Au fil de ses promenades urbaines, elle capture des objets et des lieux liés à la société de consommation (objets manufacturés, flyers de publicité et boutiques de vêtements par exemple). Elle travaille sur des cadrages qui amènent les spectatrices et spectateurs à adopter différents points de vue sur les éléments photographiés. Elle utilise tant le noir et blanc que la couleur dans son travail. Elle peut se rapprocher de plusieurs photographes dans son approche artistique.
<strong>Ugo Mulas (1928-1973)</strong> :
Ugo Mulas est un photographe italien, proche des artistes de l'arte povera dans les années 1950. Il commence la photographie en étant autodidacte.
Il est le photographe officiel de la Biennale de Venise de 1954 à 1972. En 1964, il y rencontre plusieurs artistes américains issus du Pop Art et part pour les États-Unis dans le but de photographier ces artistes et les rues de New-York.
En 1970, il entame une série de quatorze photographies accompagnées de textes, <strong><em>Le Verifiche</em> (<em>Les Vérifications</em>)</strong>, qu'il continuera jusqu'à sa mort en 1973. Ces œuvres conceptuelles ont pour thème le médium photographique en lui-même, ses aspects techniques et symboliques pour le photographe. Elles mettent an avant la dimension construite et artificielle de l'image ainsi que son rapport au temps et à l'espace. Ugo Mulas va ainsi interroger dans cette série des aspects tels que l'exposition du film, le réglage du diaphragme et de la vitesse, le temps de pose, l'agrandissement, etc.
Par exemple dans <strong><em>l'agrandissement</em> (De ma fenêtre, en mémoire de la fenêtre Gras. <em>Verifiche </em>n°6)</strong>, il photographie une boutique vendant du matériel photo depuis sa fenêtre. La photographie a été recadrée et agrandie jusqu'à saturation pour ne laisser apparaître que l'enseigne du commerçant.
<strong>Luigi Ghirri (1943-1992)</strong> :
Luigi Ghirri est un photographe italien. Géomètre de profession, il commence la photographie dans les années 1970 en capturant des images des villes et des campagnes de Reggio d'Émilie, sa province natale en Italie. Il décide de travailler ses photographies exclusivement en couleurs. Il interroge l'omniprésence des images et leur circulation au sein de la ville. Il s'intéresse notamment aux images de publicité kitsch et aux reproductions, affiches, maquettes et cartes dans ses déambulations urbaines. À l'image de la réflexion d'Ugo Mulas, Luigi Ghirri développe une démarche conceptuelle et questionne le médium photographique en lui-même en souhaitant que son travail soit une invitation à "penser par images".
Par exemple, sa série <strong><em>Kodachrome</em></strong> rassemble des photographies d'affiches, de panneaux publicitaires, de cartes postales et d'autres images récoltées lors de ses promenades urbaines.
[caption id="attachment_21276" align="alignnone" width="618"]<a href="https://correspondances.la-criee.org/wp-content/uploads/2023/01/infinito-luigi-ghirri.jpg"><img class="img-thumbnail img-responsive wp-image-21276" src="https://correspondances.la-criee.org/wp-content/uploads/2023/01/infinito-luigi-ghirri.jpg" alt="" width="618" height="385" /></a> <strong>Luigi Ghirri</strong>, <strong><em>Infinito</em></strong>, 1974, salle de la bibliothèque municipale A. Panizzi, Palais de San Giorgio, Gênes.[/caption]
<strong>Zoé Léonard (1961-)</strong> :
Zoé Léonard est une photographe autodidacte et une militante américaine. Depuis les années 1980, elle allie dans son travail démarche documentaire et conceptuelle. Elle privilégie le noir et blanc dans ses photographies, prises à l'aide d'un vieil appareil argentique. Tout comme Luigi Ghirri et Judith Kakon, elle s'attache à l'idée de la collection d'images. Ses séries se composent d'éléments qu'elle croise au fil de ses déambulations quotidiennes, de ses voyages et de ses activités militantes. Celles-ci sont présentées dans de nombreux musées à l'internationale sous la forme d'installations. Elle s'intéresse au médium photographique en tant que tel. Dans ses images, elle capture différents points de vue de son sujet et elle effectue des interventions de recadrage et d'agencement, amenant ainsi les spectatrices et spectateurs à changer de perspective sur ce qu'elles ou ils regardent dans l'espace d'exposition.
Par exemple, dans son installation <strong><em>Analogue</em></strong> composée de 400 photographies prises entre 1998 et 2006, elle capture des images des vitrines traditionnelles des boutiques de East Village à New-York. Elle suit alors la circulation de certains de leurs produits manufacturés (vêtements usés, publicités jetées, anciens appareils photo Kodak) sur les marchés commerciaux en Afrique, en Europe de l'Est, à Cuba, au Mexique ou encore au Moyen-Orient. À l'image du travail de Judith Kakon, l'artiste met en évidence la circulation des marchandises au sein de la mondialisation et les chaînes de production commerciales mondiales.
[caption id="attachment_21277" align="alignnone" width="621"]<a href="https://correspondances.la-criee.org/wp-content/uploads/2023/01/zoe-leonard.jpg"><img class="img-thumbnail img-responsive wp-image-21277" src="https://correspondances.la-criee.org/wp-content/uploads/2023/01/zoe-leonard.jpg" alt="" width="621" height="414" /></a> <strong>Zoé Léonard</strong>, <strong><em>You see I am here after all</em></strong>, 2008, Whitney Museum of American Art, New-York.[/caption]
Sources :
<a href="https://awarewomenartists.com/artiste/zoe-leonard/">Zoé Léonard</a>.
<a href="https://jeudepaume.org/wp-content/uploads/2021/04/PetitJournal_LuigiGhirri.pdf">Luigi Ghirri</a>.
<a href="https://jeudepaume.org/wp-content/uploads/2022/10/GUIDE-RSY-export-web-pour-Benjamin.pdf">Exposition <em>Renverser ses yeux : Autour de l'arte povera 1960-1975, Photographie, film, vidéo</em>, BAL et Jeu de Paume, Paris, 11/10/2022 au 29/01/2023</a>.
Judith Kakon a commencé ses premières séries photographiques pendant ses études d'art à Tel Aviv, en Israël. Elle s'attarde sur les objets "ordinaires" du quotidien et en fait les sujets principaux de ses photographies. Au fil de ses promenades urbaines, elle capture des objets et des lieux liés à la société de consommation (objets manufacturés, flyers de publicité et boutiques de vêtements par exemple). Elle travaille sur des cadrages qui amènent les spectatrices et spectateurs à adopter différents points de vue sur les éléments photographiés. Elle utilise tant le noir et blanc que la couleur dans son travail. Elle peut se rapprocher de plusieurs photographes dans son approche artistique.
Ugo Mulas (1928-1973) :
Ugo Mulas est un photographe italien, proche des artistes de l'arte povera dans les années 1950. Il commence la photographie en étant autodidacte.
Il est le photographe officiel de la Biennale de Venise de 1954 à 1972. En 1964, il y rencontre plusieurs artistes américains issus du Pop Art et part pour les États-Unis dans le but de photographier ces artistes et les rues de New-York.
En 1970, il entame une série de quatorze photographies accompagnées de textes, Le Verifiche (Les Vérifications), qu'il continuera jusqu'à sa mort en 1973. Ces œuvres conceptuelles ont pour thème le médium photographique en lui-même, ses aspects techniques et symboliques pour le photographe. Elles mettent an avant la dimension construite et artificielle de l'image ainsi que son rapport au temps et à l'espace. Ugo Mulas va ainsi interroger dans cette série des aspects tels que l'exposition du film, le réglage du diaphragme et de la vitesse, le temps de pose, l'agrandissement, etc.
Par exemple dans l'agrandissement (De ma fenêtre, en mémoire de la fenêtre Gras. Verifiche n°6), il photographie une boutique vendant du matériel photo depuis sa fenêtre. La photographie a été recadrée et agrandie jusqu'à saturation pour ne laisser apparaître que l'enseigne du commerçant.
Luigi Ghirri (1943-1992) :
Luigi Ghirri est un photographe italien. Géomètre de profession, il commence la photographie dans les années 1970 en capturant des images des villes et des campagnes de Reggio d'Émilie, sa province natale en Italie. Il décide de travailler ses photographies exclusivement en couleurs. Il interroge l'omniprésence des images et leur circulation au sein de la ville. Il s'intéresse notamment aux images de publicité kitsch et aux reproductions, affiches, maquettes et cartes dans ses déambulations urbaines. À l'image de la réflexion d'Ugo Mulas, Luigi Ghirri développe une démarche conceptuelle et questionne le médium photographique en lui-même en souhaitant que son travail soit une invitation à "penser par images".
Par exemple, sa série Kodachrome rassemble des photographies d'affiches, de panneaux publicitaires, de cartes postales et d'autres images récoltées lors de ses promenades urbaines.
[caption id="attachment_21276" align="alignnone" width="618"] Luigi Ghirri, Infinito, 1974, salle de la bibliothèque municipale A. Panizzi, Palais de San Giorgio, Gênes.[/caption]
Zoé Léonard (1961-) :
Zoé Léonard est une photographe autodidacte et une militante américaine. Depuis les années 1980, elle allie dans son travail démarche documentaire et conceptuelle. Elle privilégie le noir et blanc dans ses photographies, prises à l'aide d'un vieil appareil argentique. Tout comme Luigi Ghirri et Judith Kakon, elle s'attache à l'idée de la collection d'images. Ses séries se composent d'éléments qu'elle croise au fil de ses déambulations quotidiennes, de ses voyages et de ses activités militantes. Celles-ci sont présentées dans de nombreux musées à l'internationale sous la forme d'installations. Elle s'intéresse au médium photographique en tant que tel. Dans ses images, elle capture différents points de vue de son sujet et elle effectue des interventions de recadrage et d'agencement, amenant ainsi les spectatrices et spectateurs à changer de perspective sur ce qu'elles ou ils regardent dans l'espace d'exposition.
Par exemple, dans son installation Analogue composée de 400 photographies prises entre 1998 et 2006, elle capture des images des vitrines traditionnelles des boutiques de East Village à New-York. Elle suit alors la circulation de certains de leurs produits manufacturés (vêtements usés, publicités jetées, anciens appareils photo Kodak) sur les marchés commerciaux en Afrique, en Europe de l'Est, à Cuba, au Mexique ou encore au Moyen-Orient. À l'image du travail de Judith Kakon, l'artiste met en évidence la circulation des marchandises au sein de la mondialisation et les chaînes de production commerciales mondiales.
[caption id="attachment_21277" align="alignnone" width="621"] Zoé Léonard, You see I am here after all, 2008, Whitney Museum of American Art, New-York.[/caption]
Sources :
Zoé Léonard.
Luigi Ghirri.
Exposition Renverser ses yeux : Autour de l'arte povera 1960-1975, Photographie, film, vidéo, BAL et Jeu de Paume, Paris, 11/10/2022 au 29/01/2023.
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<p>Judith Kakon a commencé ses premières séries photographiques pendant ses études d’art à Tel Aviv, en Israël. Elle s’attarde sur les objets « ordinaires » du quotidien et en fait les sujets principaux de ses photographies. Au fil de ses promenades urbaines, elle capture des objets et des lieux liés à la société de consommation (objets manufacturés, flyers de publicité et boutiques de vêtements par exemple). Elle travaille sur des cadrages qui amènent les spectatrices et spectateurs à adopter différents points de vue sur les éléments photographiés. Elle utilise tant le noir et blanc que la couleur dans son travail. Elle peut se rapprocher de plusieurs photographes dans son approche artistique.</p>
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<p><strong>Ugo Mulas (1928-1973)</strong> :</p>
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<p>Ugo Mulas est un photographe italien, proche des artistes de l’arte povera dans les années 1950. Il commence la photographie en étant autodidacte.</p>
<p>Il est le photographe officiel de la Biennale de Venise de 1954 à 1972. En 1964, il y rencontre plusieurs artistes américains issus du Pop Art et part pour les États-Unis dans le but de photographier ces artistes et les rues de New-York.</p>
<p>En 1970, il entame une série de quatorze photographies accompagnées de textes, <strong><em>Le Verifiche</em> (<em>Les Vérifications</em>)</strong>, qu’il continuera jusqu’à sa mort en 1973. Ces œuvres conceptuelles ont pour thème le médium photographique en lui-même, ses aspects techniques et symboliques pour le photographe. Elles mettent an avant la dimension construite et artificielle de l’image ainsi que son rapport au temps et à l’espace. Ugo Mulas va ainsi interroger dans cette série des aspects tels que l’exposition du film, le réglage du diaphragme et de la vitesse, le temps de pose, l’agrandissement, etc.</p>
<p>Par exemple dans <strong><em>l’agrandissement</em> (De ma fenêtre, en mémoire de la fenêtre Gras. <em>Verifiche </em>n°6)</strong>, il photographie une boutique vendant du matériel photo depuis sa fenêtre. La photographie a été recadrée et agrandie jusqu’à saturation pour ne laisser apparaître que l’enseigne du commerçant.</p>
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<p><strong>Luigi Ghirri (1943-1992)</strong> :</p>
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<p>Luigi Ghirri est un photographe italien. Géomètre de profession, il commence la photographie dans les années 1970 en capturant des images des villes et des campagnes de Reggio d’Émilie, sa province natale en Italie. Il décide de travailler ses photographies exclusivement en couleurs. Il interroge l’omniprésence des images et leur circulation au sein de la ville. Il s’intéresse notamment aux images de publicité kitsch et aux reproductions, affiches, maquettes et cartes dans ses déambulations urbaines. À l’image de la réflexion d’Ugo Mulas, Luigi Ghirri développe une démarche conceptuelle et questionne le médium photographique en lui-même en souhaitant que son travail soit une invitation à « penser par images ».</p>
<p>Par exemple, sa série <strong><em>Kodachrome</em></strong> rassemble des photographies d’affiches, de panneaux publicitaires, de cartes postales et d’autres images récoltées lors de ses promenades urbaines.</p>
<div id="attachment_21276" style="width: 628px" class="wp-caption alignnone"><a href="https://correspondances.la-criee.org/wp-content/uploads/2023/01/infinito-luigi-ghirri.jpg"><img aria-describedby="caption-attachment-21276" decoding="async" loading="lazy" class="img-thumbnail img-responsive wp-image-21276" src="https://correspondances.la-criee.org/wp-content/uploads/2023/01/infinito-luigi-ghirri.jpg" alt="" width="618" height="385" srcset="https://correspondances.la-criee.org/wp-content/uploads/2023/01/infinito-luigi-ghirri.jpg 960w, https://correspondances.la-criee.org/wp-content/uploads/2023/01/infinito-luigi-ghirri-300x187.jpg 300w, https://correspondances.la-criee.org/wp-content/uploads/2023/01/infinito-luigi-ghirri-768x478.jpg 768w, https://correspondances.la-criee.org/wp-content/uploads/2023/01/infinito-luigi-ghirri-800x498.jpg 800w" sizes="(max-width: 618px) 100vw, 618px" /></a><p id="caption-attachment-21276" class="wp-caption-text"><strong>Luigi Ghirri</strong>, <strong><em>Infinito</em></strong>, 1974, salle de la bibliothèque municipale A. Panizzi, Palais de San Giorgio, Gênes.</p></div>
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<p><strong>Zoé Léonard (1961-)</strong> :</p>
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<p>Zoé Léonard est une photographe autodidacte et une militante américaine. Depuis les années 1980, elle allie dans son travail démarche documentaire et conceptuelle. Elle privilégie le noir et blanc dans ses photographies, prises à l’aide d’un vieil appareil argentique. Tout comme Luigi Ghirri et Judith Kakon, elle s’attache à l’idée de la collection d’images. Ses séries se composent d’éléments qu’elle croise au fil de ses déambulations quotidiennes, de ses voyages et de ses activités militantes. Celles-ci sont présentées dans de nombreux musées à l’internationale sous la forme d’installations. Elle s’intéresse au médium photographique en tant que tel. Dans ses images, elle capture différents points de vue de son sujet et elle effectue des interventions de recadrage et d’agencement, amenant ainsi les spectatrices et spectateurs à changer de perspective sur ce qu’elles ou ils regardent dans l’espace d’exposition.</p>
<p>Par exemple, dans son installation <strong><em>Analogue</em></strong> composée de 400 photographies prises entre 1998 et 2006, elle capture des images des vitrines traditionnelles des boutiques de East Village à New-York. Elle suit alors la circulation de certains de leurs produits manufacturés (vêtements usés, publicités jetées, anciens appareils photo Kodak) sur les marchés commerciaux en Afrique, en Europe de l’Est, à Cuba, au Mexique ou encore au Moyen-Orient. À l’image du travail de Judith Kakon, l’artiste met en évidence la circulation des marchandises au sein de la mondialisation et les chaînes de production commerciales mondiales.</p>
<div id="attachment_21277" style="width: 631px" class="wp-caption alignnone"><a href="https://correspondances.la-criee.org/wp-content/uploads/2023/01/zoe-leonard.jpg"><img aria-describedby="caption-attachment-21277" decoding="async" loading="lazy" class="img-thumbnail img-responsive wp-image-21277" src="https://correspondances.la-criee.org/wp-content/uploads/2023/01/zoe-leonard.jpg" alt="" width="621" height="414" srcset="https://correspondances.la-criee.org/wp-content/uploads/2023/01/zoe-leonard.jpg 960w, https://correspondances.la-criee.org/wp-content/uploads/2023/01/zoe-leonard-300x200.jpg 300w, https://correspondances.la-criee.org/wp-content/uploads/2023/01/zoe-leonard-768x512.jpg 768w, https://correspondances.la-criee.org/wp-content/uploads/2023/01/zoe-leonard-800x533.jpg 800w" sizes="(max-width: 621px) 100vw, 621px" /></a><p id="caption-attachment-21277" class="wp-caption-text"><strong>Zoé Léonard</strong>, <strong><em>You see I am here after all</em></strong>, 2008, Whitney Museum of American Art, New-York.</p></div>
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<p>Sources :</p>
<p><a href="https://awarewomenartists.com/artiste/zoe-leonard/">Zoé Léonard</a>.</p>
<p><a href="https://jeudepaume.org/wp-content/uploads/2021/04/PetitJournal_LuigiGhirri.pdf">Luigi Ghirri</a>.</p>
<p><a href="https://jeudepaume.org/wp-content/uploads/2022/10/GUIDE-RSY-export-web-pour-Benjamin.pdf">Exposition <em>Renverser ses yeux : Autour de l’arte povera 1960-1975, Photographie, film, vidéo</em>, BAL et Jeu de Paume, Paris, 11/10/2022 au 29/01/2023</a>.</p>
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Judith Kakon a commencé ses premières séries photographiques pendant ses études d’art à Tel Aviv, en Israël. Elle s’attarde sur les objets « ordinaires » du quotidien et en fait les sujets principaux de ses photographies. Au fil de ses promenades urbaines, elle capture des objets et des lieux liés à la société de consommation (objets manufacturés, flyers de publicité et boutiques de vêtements par exemple). Elle travaille sur des cadrages qui amènent les spectatrices et spectateurs à adopter différents points de vue sur les éléments photographiés. Elle utilise tant le noir et blanc que la couleur dans son travail. Elle peut se rapprocher de plusieurs photographes dans son approche artistique.
Ugo Mulas (1928-1973) :
Ugo Mulas est un photographe italien, proche des artistes de l’arte povera dans les années 1950. Il commence la photographie en étant autodidacte. Il est le photographe officiel de la Biennale de Venise de 1954 à 1972. En 1964, il y rencontre plusieurs artistes américains issus du Pop Art et part pour les États-Unis dans le but de photographier ces artistes et les rues de New-York. En 1970, il entame une série de quatorze photographies accompagnées de textes, Le Verifiche (Les Vérifications), qu’il continuera jusqu’à sa mort en 1973. Ces œuvres conceptuelles ont pour thème le médium photographique en lui-même, ses aspects techniques et symboliques pour le photographe. Elles mettent an avant la dimension construite et artificielle de l’image ainsi que son rapport au temps et à l’espace. Ugo Mulas va ainsi interroger dans cette série des aspects tels que l’exposition du film, le réglage du diaphragme et de la vitesse, le temps de pose, l’agrandissement, etc. Par exemple dans l’agrandissement (De ma fenêtre, en mémoire de la fenêtre Gras. Verifiche n°6), il photographie une boutique vendant du matériel photo depuis sa fenêtre. La photographie a été recadrée et agrandie jusqu’à saturation pour ne laisser apparaître que l’enseigne du commerçant.
Luigi Ghirri (1943-1992) :
Luigi Ghirri est un photographe italien. Géomètre de profession, il commence la photographie dans les années 1970 en capturant des images des villes et des campagnes de Reggio d’Émilie, sa province natale en Italie. Il décide de travailler ses photographies exclusivement en couleurs. Il interroge l’omniprésence des images et leur circulation au sein de la ville. Il s’intéresse notamment aux images de publicité kitsch et aux reproductions, affiches, maquettes et cartes dans ses déambulations urbaines. À l’image de la réflexion d’Ugo Mulas, Luigi Ghirri développe une démarche conceptuelle et questionne le médium photographique en lui-même en souhaitant que son travail soit une invitation à « penser par images ». Par exemple, sa série Kodachrome rassemble des photographies d’affiches, de panneaux publicitaires, de cartes postales et d’autres images récoltées lors de ses promenades urbaines.
Zoé Léonard (1961-) :
Zoé Léonard est une photographe autodidacte et une militante américaine. Depuis les années 1980, elle allie dans son travail démarche documentaire et conceptuelle. Elle privilégie le noir et blanc dans ses photographies, prises à l’aide d’un vieil appareil argentique. Tout comme Luigi Ghirri et Judith Kakon, elle s’attache à l’idée de la collection d’images. Ses séries se composent d’éléments qu’elle croise au fil de ses déambulations quotidiennes, de ses voyages et de ses activités militantes. Celles-ci sont présentées dans de nombreux musées à l’internationale sous la forme d’installations. Elle s’intéresse au médium photographique en tant que tel. Dans ses images, elle capture différents points de vue de son sujet et elle effectue des interventions de recadrage et d’agencement, amenant ainsi les spectatrices et spectateurs à changer de perspective sur ce qu’elles ou ils regardent dans l’espace d’exposition. Par exemple, dans son installation Analogue composée de 400 photographies prises entre 1998 et 2006, elle capture des images des vitrines traditionnelles des boutiques de East Village à New-York. Elle suit alors la circulation de certains de leurs produits manufacturés (vêtements usés, publicités jetées, anciens appareils photo Kodak) sur les marchés commerciaux en Afrique, en Europe de l’Est, à Cuba, au Mexique ou encore au Moyen-Orient. À l’image du travail de Judith Kakon, l’artiste met en évidence la circulation des marchandises au sein de la mondialisation et les chaînes de production commerciales mondiales.
Sources :
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