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date | String 2019-03-08 10:34:52 |
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title | String La poésie de l'horloge |
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<header class="entry-header">En résonance avec les poèmes visuels <em>Propositions pour horloges</em> de David Horvitz, nous vous invitons à découvrir et redécouvrir le poème <em>L'horloge</em> de Charles Baudelaire, extrait des <em>Fleurs du mal</em>. Ce poème de 6 quatrains, totalise 24 vers, allusion aux 24 heures de la journée.
<h1 class="entry-title">L’horloge</h1>
<div>Charles Baudelaire (1821 - 1867)</div>
</header>
<div class="entry-content">
Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,
Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »
Charles Baudelaire, <em>Les fleurs du mal</em>
</div>
L’horlogeCharles Baudelaire (1821 - 1867)
Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,
Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal
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<header class="entry-header">En résonance avec les poèmes visuels <em>Propositions pour horloges</em> de David Horvitz, nous vous invitons à découvrir et redécouvrir le poème <em>L’horloge</em> de Charles Baudelaire, extrait des <em>Fleurs du mal</em>. Ce poème de 6 quatrains, totalise 24 vers, allusion aux 24 heures de la journée.</p>
<h1 class="entry-title">L’horloge</h1>
<div>Charles Baudelaire (1821 – 1867)</div>
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<p>Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,<br />
Dont le doigt nous menace et nous dit : Souviens-toi !<br />
Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d’effroi<br />
Se planteront bientôt comme dans une cible,</p>
<p>Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon<br />
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;<br />
Chaque instant te dévore un morceau du délice<br />
A chaque homme accordé pour toute sa saison.</p>
<p>Trois mille six cents fois par heure, la Seconde<br />
Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix<br />
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,<br />
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !</p>
<p>Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !<br />
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)<br />
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues<br />
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !</p>
<p>Souviens-toi que le Temps est un joueur avide<br />
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.<br />
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !<br />
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.</p>
<p>Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,<br />
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,<br />
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),<br />
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »</p>
<p>Charles Baudelaire, <em>Les fleurs du mal</em></p>
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L’horlogeCharles Baudelaire (1821 – 1867)
Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible, Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon Trois mille six cents fois par heure, la Seconde Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor ! Souviens-toi que le Temps est un joueur avide Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard, Charles Baudelaire, Les fleurs du mal |
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