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date | String 2022-05-11 15:26:25 |
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title | String Interview de Julien Laforge par Emmanuella Bellanger |
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<strong>L'INTERVIEW</strong>
Il s'agit d'une entrevue entre Julien Laforge, et Emmanuella Bellanger, stagiaire à La Criée en médiation culturelle et étudiante en Master Histoire, Civilisations et patrimoine, à l'Université de Lorraine-Nancy.<strong>
</strong>
<strong>EB - Pouvez-vous vous présenter ?</strong>
JL - J'ai plutôt une pratique de sculptures, de volumes que je développe depuis ma sortie des Beaux-Arts. Un enseignement lié aux paysages surtout quand je travaille sur site en lien avec des territoires. Et des questions liées à l'aménagement du territoire et de l'architecture. Les projets que je mène sont souvent des manières d'intégrer tous ces questionnements territoriaux, dans un projet de sculptures ou de volumes. J'ai aussi une pratique d'atelier qui est plus intimiste. Mais un projet comme celui que je développe au Lycée Alphonse Pellé est vraiment en lien avec le paysage et le site. Tout a été construit autour de cette imprégnation dans le réel qu'est celui des marais. Donc le projet se relie petit à petit au réel avec différentes phases de métamorphoses, de transformations avec les lycéens.
<strong>EB - Pensez-vous à la médiation lors de la création de vos œuvres ? Si oui elle s'articule avant, pendant ou après ? </strong>
JL - Je n'y pense pas particulièrement, je suis déjà pris dans le processus de fabrication qui occupe toute la part de réflexion. C'est là que se joue aussi le sens du travail, dans le temps de fabrication qui est essentiel. Mais la vie de la production de l'œuvre, je m'en soucie quand elle est terminée, je ne l'intègre pas en amont. Après, depuis quelques années, je pense à mes productions comme étant modulaires, transformables. Elles n'ont jamais une forme figée, chaque fois qu'il y a un temps de démonstration de l'œuvre, c'est aussi une redéfinition de sa forme. Donc, pour moi, c'est une manière d'intégrer le temps d'exposition dans la forme même de l'art.
<strong>EB - Qu'entendez-vous dans le mot vernaculaire ? Cet adjectif vous semble-t-il pertinent pour définir votre travail ? </strong>
JL - Quand j'entends le terme de vernaculaire, je pense à tous les projets en milieux professionnels qui essaye de tirer parti des formes. Je pense aux relations avec les salariés issus du geste et l'apprentissage d'un métier par rapport au geste. C'est une sorte de culture gestuelle dans le travail que moi, j'associe à cette idée de vernaculaire, qui est très lié à cela. J'ai fait des projets avec des couturières, avec des marins pécheurs dans des contextes assez différents, en essayant à chaque fois de sortir une forme de connaissance gestuelle dont ils ont le secret, et essayer d'en sortir une forme artistique par la suite.
<strong>EB - Vous habitez en Bretagne, avez-vous réalisé des projets dans notre région ? Avez-vous un fort attachement à la Bretagne, à ses traditions, à ses gestes ? </strong>
JL - Non pas particulièrement. J'y vis non pas par choix, mais parce que j'y suis né. C'est un territoire effectivement sur lequel je travaille. J'ai un attachement aux usages et aux paysages du territoire. Et cela devient aussi petit à petit un sujet de recherches et de travail. Je ne sais pas si je peux parler d'un attachement vraiment au territoire, j'en ai un, mais ça pourrait en être un autre. Je réfléchirais à cette question.
<strong>EB - </strong><strong>Comment voyez-vous la notion de vernaculaire dans votre travail ? Avez-vous des références d'autres artistes qui eux aussi s'intéresse aux gestes ? </strong>
JL - Je pense que les influences qui sont très importantes pour moi sont celles de mes amis. Des gens avec qui j'ai partagé des espaces de travail depuis la sortie de l'école ou encore des collègues avec qui on s'échange des questionnements, des réflexions sur la forme, les techniques aussi. C'est là où je pense qu'il y a le plus d'influences, d'échanges et de porosités entre chacun de nous, entre ce que l'on fait. Les projets collectifs sont aussi importants, car c'est là qu'il y a des croisements de pensées et de formes, au-delà de tout l'héritage d'artiste que je ne connais pas personnellement, mais dont je regarde le travail. C'est important pour moi, ce rapport d'influence et de réciprocité dans le concret d'un atelier partagé.
<strong>EB - Pour vous, il y a-t-il un lien entre le patrimoine et l'art contemporain ? </strong>
JL - Je ne saurais pas trop le définir. Il y a un lien politique, surtout en ce moment entre les deux, qui est parfois peut-être pesant et forcé, mais il y a un lien forcément entre les deux. Entre le patrimoine (quel qu'il soit), et la création contemporaine, c'est comme puiser dans une ressource, dans une histoire. Il y en a un forcément et il est plus ou moins perceptible selon les projets. Il y a des rapprochements entre les artistes et les lieux qui se font de plus en plus, c'est une donnée à prendre en compte.
<strong>EB - Vous vous définissez comme un artiste, comme un artisan, ou les deux à la fois ?
</strong>
JL - Je ne suis pas artisan. Il y a vraiment une distinction entre les deux, je trouve, à faire entre artisan et artiste. Je suis sur des productions que je souhaite, à première vue, inutile. C'est important pour moi de ne pas être dans l'objet fonctionnel ou dans une identification directe de l'usage d'une forme ou d'un objet. C'est d'ailleurs l'enjeu, du travail du lycée, c'est d'aller vers d'autres formes, faire que les lycéens se questionnent sur la finalité d'une création, d'un objet.
<strong>EB - Par rapport à ce projet, comment s'est passé la rencontre entre les lycéens et vous ?
</strong>
JL - La Criée m'a contacté et m'a proposé ce projet-là. Le lycée m'a lui aussi choisi en fonction de ma pratique, en lien avec ce qu'ils faisaient, notamment l'atelier de menuiserie, en sachant que j'ai aussi une pratique qui est liée à ce matériau-là, le bois, la menuiserie et l'usage de machines, dans mon atelier.
<strong>EB - Comment s'est passé le contact entre jeunes apprenants et artiste ? </strong>
JL - Souvent, ce sont des rencontres. Ici, la première rencontre s'est passé de manière décomplexée. Ils avaient beaucoup de questions et leurs incompréhensions étaient dites. Il y a eu tout de suite un échange sur la finalité de l'art, sur qu'est-ce qu'un artiste, une œuvre, comment elle interpelle…
C'était riche et intéressant, je pense qu'ils étaient riches et avides de faire et de découvrir des choses. Le processus pour eux de la réalisation est plus long, car il y a un temps de dessin : du passage du réel d'un terrain d'observation à la réalisation d'une œuvre. Il y a quelque chose qui est plus complexe à mettre en œuvre et qui prend plus de temps.
<strong>EB - Vous définissez-vous comme un artiste qui s'intéresse au vernaculaire par le geste et sa transmission ?
</strong>
JL - Oui.
<strong>EB - Vous avez déjà travaillé avec des enfants ? Il y-a-t-il une différence avec votre "méthode"?</strong>
JL - Il n'y a pas tant de différence que ça avec les lycéens. Effectivement, ce n'est pas le même public donc pas la même manière de poser des mots sur les choses. Mais le processus est toujours un peu le même. J'essaye de transmettre, un mode de pensée et de travail. Le chemin que moi dans ma pratique, je peux emprunter, pour développer des projets, j'essaye de l'adapter et de le transposer dans le cadre scolaire. Que cela soit avec des enfants de primaire ou de lycée ou même d'étude supérieure, je suis toujours dans cette organisation par étape, pour arriver à produire quelque chose. C'est plus le processus d'émergence, de projet et de forme qui m'intéresse plus que la finalité. Je me concentre souvent sur ça.
<strong>EB- Pourquoi le bois ? </strong>
JL - J'ai commencé à travailler quand j'étais aux Beaux-arts, avec ce matériau-là. Après, il y a un procédé de travail que j'ai fini par connaître, et à être familier avec certains usinages, certaines machines. Cette familiarité-là avec le matériau, elle me permet de dépasser les questions techniques et d'aller plus loin avec la forme. Quand on découvre un matériau, je trouve qu'il y a tout un temps d'adaptation, de compréhension, de gestion du temps de travail, et de recherche, qui parfois biaise un peu, la conception même de la forme. Après, c'est un choix, car c'est un matériau je trouve, qui parle du territoire et du lieu d'où il vient, plus que d'autres matériaux industriels.
<strong>EB - Avez-vous un type de bois que vous préférez ? </strong>
JL - Non pas forcément, ce sont des bois les plus locaux possibles. C'est ça qui est intéressant aussi, selon l'endroit où le projet a lieu, le bois parle aussi, de l'implication dans un site. J'ai fait des projets en Afrique, au Mexique, chaque fois avec des matériaux différents, du bois local. Je n'ai pas de préférence bien sûr, en fonction des projets, je choisis des essences plus ou moins dense avec des caractères différents pour que cela soit toujours le matériau le plus local possible.
<strong>EB - Pensez-vous que les actions "Hors les murs" ont du sens et un réel impact ? </strong>
JL - Je pense que c'est indispensable d'avoir ces temps-là, quels qu'ils soient : visuel, sonore, art du spectacle vivant. D'avoir quelque chose du quotidien, de l'apprentissage, pour questionner un peu les choses. C'est un âge, où je trouve qu'il est indispensable d'avoir ces temps-là.
L'INTERVIEW
Il s'agit d'une entrevue entre Julien Laforge, et Emmanuella Bellanger, stagiaire à La Criée en médiation culturelle et étudiante en Master Histoire, Civilisations et patrimoine, à l'Université de Lorraine-Nancy.
EB - Pouvez-vous vous présenter ?
JL - J'ai plutôt une pratique de sculptures, de volumes que je développe depuis ma sortie des Beaux-Arts. Un enseignement lié aux paysages surtout quand je travaille sur site en lien avec des territoires. Et des questions liées à l'aménagement du territoire et de l'architecture. Les projets que je mène sont souvent des manières d'intégrer tous ces questionnements territoriaux, dans un projet de sculptures ou de volumes. J'ai aussi une pratique d'atelier qui est plus intimiste. Mais un projet comme celui que je développe au Lycée Alphonse Pellé est vraiment en lien avec le paysage et le site. Tout a été construit autour de cette imprégnation dans le réel qu'est celui des marais. Donc le projet se relie petit à petit au réel avec différentes phases de métamorphoses, de transformations avec les lycéens.
EB - Pensez-vous à la médiation lors de la création de vos œuvres ? Si oui elle s'articule avant, pendant ou après ?
JL - Je n'y pense pas particulièrement, je suis déjà pris dans le processus de fabrication qui occupe toute la part de réflexion. C'est là que se joue aussi le sens du travail, dans le temps de fabrication qui est essentiel. Mais la vie de la production de l'œuvre, je m'en soucie quand elle est terminée, je ne l'intègre pas en amont. Après, depuis quelques années, je pense à mes productions comme étant modulaires, transformables. Elles n'ont jamais une forme figée, chaque fois qu'il y a un temps de démonstration de l'œuvre, c'est aussi une redéfinition de sa forme. Donc, pour moi, c'est une manière d'intégrer le temps d'exposition dans la forme même de l'art.
EB - Qu'entendez-vous dans le mot vernaculaire ? Cet adjectif vous semble-t-il pertinent pour définir votre travail ?
JL - Quand j'entends le terme de vernaculaire, je pense à tous les projets en milieux professionnels qui essaye de tirer parti des formes. Je pense aux relations avec les salariés issus du geste et l'apprentissage d'un métier par rapport au geste. C'est une sorte de culture gestuelle dans le travail que moi, j'associe à cette idée de vernaculaire, qui est très lié à cela. J'ai fait des projets avec des couturières, avec des marins pécheurs dans des contextes assez différents, en essayant à chaque fois de sortir une forme de connaissance gestuelle dont ils ont le secret, et essayer d'en sortir une forme artistique par la suite.
EB - Vous habitez en Bretagne, avez-vous réalisé des projets dans notre région ? Avez-vous un fort attachement à la Bretagne, à ses traditions, à ses gestes ?
JL - Non pas particulièrement. J'y vis non pas par choix, mais parce que j'y suis né. C'est un territoire effectivement sur lequel je travaille. J'ai un attachement aux usages et aux paysages du territoire. Et cela devient aussi petit à petit un sujet de recherches et de travail. Je ne sais pas si je peux parler d'un attachement vraiment au territoire, j'en ai un, mais ça pourrait en être un autre. Je réfléchirais à cette question.
EB - Comment voyez-vous la notion de vernaculaire dans votre travail ? Avez-vous des références d'autres artistes qui eux aussi s'intéresse aux gestes ?
JL - Je pense que les influences qui sont très importantes pour moi sont celles de mes amis. Des gens avec qui j'ai partagé des espaces de travail depuis la sortie de l'école ou encore des collègues avec qui on s'échange des questionnements, des réflexions sur la forme, les techniques aussi. C'est là où je pense qu'il y a le plus d'influences, d'échanges et de porosités entre chacun de nous, entre ce que l'on fait. Les projets collectifs sont aussi importants, car c'est là qu'il y a des croisements de pensées et de formes, au-delà de tout l'héritage d'artiste que je ne connais pas personnellement, mais dont je regarde le travail. C'est important pour moi, ce rapport d'influence et de réciprocité dans le concret d'un atelier partagé.
EB - Pour vous, il y a-t-il un lien entre le patrimoine et l'art contemporain ?
JL - Je ne saurais pas trop le définir. Il y a un lien politique, surtout en ce moment entre les deux, qui est parfois peut-être pesant et forcé, mais il y a un lien forcément entre les deux. Entre le patrimoine (quel qu'il soit), et la création contemporaine, c'est comme puiser dans une ressource, dans une histoire. Il y en a un forcément et il est plus ou moins perceptible selon les projets. Il y a des rapprochements entre les artistes et les lieux qui se font de plus en plus, c'est une donnée à prendre en compte.
EB - Vous vous définissez comme un artiste, comme un artisan, ou les deux à la fois ?
JL - Je ne suis pas artisan. Il y a vraiment une distinction entre les deux, je trouve, à faire entre artisan et artiste. Je suis sur des productions que je souhaite, à première vue, inutile. C'est important pour moi de ne pas être dans l'objet fonctionnel ou dans une identification directe de l'usage d'une forme ou d'un objet. C'est d'ailleurs l'enjeu, du travail du lycée, c'est d'aller vers d'autres formes, faire que les lycéens se questionnent sur la finalité d'une création, d'un objet.
EB - Par rapport à ce projet, comment s'est passé la rencontre entre les lycéens et vous ?
JL - La Criée m'a contacté et m'a proposé ce projet-là. Le lycée m'a lui aussi choisi en fonction de ma pratique, en lien avec ce qu'ils faisaient, notamment l'atelier de menuiserie, en sachant que j'ai aussi une pratique qui est liée à ce matériau-là, le bois, la menuiserie et l'usage de machines, dans mon atelier.
EB - Comment s'est passé le contact entre jeunes apprenants et artiste ?
JL - Souvent, ce sont des rencontres. Ici, la première rencontre s'est passé de manière décomplexée. Ils avaient beaucoup de questions et leurs incompréhensions étaient dites. Il y a eu tout de suite un échange sur la finalité de l'art, sur qu'est-ce qu'un artiste, une œuvre, comment elle interpelle…
C'était riche et intéressant, je pense qu'ils étaient riches et avides de faire et de découvrir des choses. Le processus pour eux de la réalisation est plus long, car il y a un temps de dessin : du passage du réel d'un terrain d'observation à la réalisation d'une œuvre. Il y a quelque chose qui est plus complexe à mettre en œuvre et qui prend plus de temps.
EB - Vous définissez-vous comme un artiste qui s'intéresse au vernaculaire par le geste et sa transmission ?
JL - Oui.
EB - Vous avez déjà travaillé avec des enfants ? Il y-a-t-il une différence avec votre "méthode"?
JL - Il n'y a pas tant de différence que ça avec les lycéens. Effectivement, ce n'est pas le même public donc pas la même manière de poser des mots sur les choses. Mais le processus est toujours un peu le même. J'essaye de transmettre, un mode de pensée et de travail. Le chemin que moi dans ma pratique, je peux emprunter, pour développer des projets, j'essaye de l'adapter et de le transposer dans le cadre scolaire. Que cela soit avec des enfants de primaire ou de lycée ou même d'étude supérieure, je suis toujours dans cette organisation par étape, pour arriver à produire quelque chose. C'est plus le processus d'émergence, de projet et de forme qui m'intéresse plus que la finalité. Je me concentre souvent sur ça.
EB- Pourquoi le bois ?
JL - J'ai commencé à travailler quand j'étais aux Beaux-arts, avec ce matériau-là. Après, il y a un procédé de travail que j'ai fini par connaître, et à être familier avec certains usinages, certaines machines. Cette familiarité-là avec le matériau, elle me permet de dépasser les questions techniques et d'aller plus loin avec la forme. Quand on découvre un matériau, je trouve qu'il y a tout un temps d'adaptation, de compréhension, de gestion du temps de travail, et de recherche, qui parfois biaise un peu, la conception même de la forme. Après, c'est un choix, car c'est un matériau je trouve, qui parle du territoire et du lieu d'où il vient, plus que d'autres matériaux industriels.
EB - Avez-vous un type de bois que vous préférez ?
JL - Non pas forcément, ce sont des bois les plus locaux possibles. C'est ça qui est intéressant aussi, selon l'endroit où le projet a lieu, le bois parle aussi, de l'implication dans un site. J'ai fait des projets en Afrique, au Mexique, chaque fois avec des matériaux différents, du bois local. Je n'ai pas de préférence bien sûr, en fonction des projets, je choisis des essences plus ou moins dense avec des caractères différents pour que cela soit toujours le matériau le plus local possible.
EB - Pensez-vous que les actions "Hors les murs" ont du sens et un réel impact ?
JL - Je pense que c'est indispensable d'avoir ces temps-là, quels qu'ils soient : visuel, sonore, art du spectacle vivant. D'avoir quelque chose du quotidien, de l'apprentissage, pour questionner un peu les choses. C'est un âge, où je trouve qu'il est indispensable d'avoir ces temps-là.
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<p><strong>L’INTERVIEW</strong></p>
<p>Il s’agit d’une entrevue entre Julien Laforge, et Emmanuella Bellanger, stagiaire à La Criée en médiation culturelle et étudiante en Master Histoire, Civilisations et patrimoine, à l’Université de Lorraine-Nancy.<strong><br />
</strong></p>
<p> </p>
<p><strong>EB – Pouvez-vous vous présenter ?</strong></p>
<p>JL – J’ai plutôt une pratique de sculptures, de volumes que je développe depuis ma sortie des Beaux-Arts. Un enseignement lié aux paysages surtout quand je travaille sur site en lien avec des territoires. Et des questions liées à l’aménagement du territoire et de l’architecture. Les projets que je mène sont souvent des manières d’intégrer tous ces questionnements territoriaux, dans un projet de sculptures ou de volumes. J’ai aussi une pratique d’atelier qui est plus intimiste. Mais un projet comme celui que je développe au Lycée Alphonse Pellé est vraiment en lien avec le paysage et le site. Tout a été construit autour de cette imprégnation dans le réel qu’est celui des marais. Donc le projet se relie petit à petit au réel avec différentes phases de métamorphoses, de transformations avec les lycéens.</p>
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<p><strong>EB – Pensez-vous à la médiation lors de la création de vos œuvres ? Si oui elle s’articule avant, pendant ou après ? </strong></p>
<p>JL – Je n’y pense pas particulièrement, je suis déjà pris dans le processus de fabrication qui occupe toute la part de réflexion. C’est là que se joue aussi le sens du travail, dans le temps de fabrication qui est essentiel. Mais la vie de la production de l’œuvre, je m’en soucie quand elle est terminée, je ne l’intègre pas en amont. Après, depuis quelques années, je pense à mes productions comme étant modulaires, transformables. Elles n’ont jamais une forme figée, chaque fois qu’il y a un temps de démonstration de l’œuvre, c’est aussi une redéfinition de sa forme. Donc, pour moi, c’est une manière d’intégrer le temps d’exposition dans la forme même de l’art.</p>
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<p><strong>EB – Qu’entendez-vous dans le mot vernaculaire ? Cet adjectif vous semble-t-il pertinent pour définir votre travail ? </strong></p>
<p>JL – Quand j’entends le terme de vernaculaire, je pense à tous les projets en milieux professionnels qui essaye de tirer parti des formes. Je pense aux relations avec les salariés issus du geste et l’apprentissage d’un métier par rapport au geste. C’est une sorte de culture gestuelle dans le travail que moi, j’associe à cette idée de vernaculaire, qui est très lié à cela. J’ai fait des projets avec des couturières, avec des marins pécheurs dans des contextes assez différents, en essayant à chaque fois de sortir une forme de connaissance gestuelle dont ils ont le secret, et essayer d’en sortir une forme artistique par la suite.</p>
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<p><strong>EB – Vous habitez en Bretagne, avez-vous réalisé des projets dans notre région ? Avez-vous un fort attachement à la Bretagne, à ses traditions, à ses gestes ? </strong></p>
<p>JL – Non pas particulièrement. J’y vis non pas par choix, mais parce que j’y suis né. C’est un territoire effectivement sur lequel je travaille. J’ai un attachement aux usages et aux paysages du territoire. Et cela devient aussi petit à petit un sujet de recherches et de travail. Je ne sais pas si je peux parler d’un attachement vraiment au territoire, j’en ai un, mais ça pourrait en être un autre. Je réfléchirais à cette question.</p>
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<p><strong>EB – </strong><strong>Comment voyez-vous la notion de vernaculaire dans votre travail ? Avez-vous des références d’autres artistes qui eux aussi s’intéresse aux gestes ? </strong></p>
<p>JL – Je pense que les influences qui sont très importantes pour moi sont celles de mes amis. Des gens avec qui j’ai partagé des espaces de travail depuis la sortie de l’école ou encore des collègues avec qui on s’échange des questionnements, des réflexions sur la forme, les techniques aussi. C’est là où je pense qu’il y a le plus d’influences, d’échanges et de porosités entre chacun de nous, entre ce que l’on fait. Les projets collectifs sont aussi importants, car c’est là qu’il y a des croisements de pensées et de formes, au-delà de tout l’héritage d’artiste que je ne connais pas personnellement, mais dont je regarde le travail. C’est important pour moi, ce rapport d’influence et de réciprocité dans le concret d’un atelier partagé.</p>
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<p><strong>EB – Pour vous, il y a-t-il un lien entre le patrimoine et l’art contemporain ? </strong></p>
<p>JL – Je ne saurais pas trop le définir. Il y a un lien politique, surtout en ce moment entre les deux, qui est parfois peut-être pesant et forcé, mais il y a un lien forcément entre les deux. Entre le patrimoine (quel qu’il soit), et la création contemporaine, c’est comme puiser dans une ressource, dans une histoire. Il y en a un forcément et il est plus ou moins perceptible selon les projets. Il y a des rapprochements entre les artistes et les lieux qui se font de plus en plus, c’est une donnée à prendre en compte.</p>
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<p><strong>EB – Vous vous définissez comme un artiste, comme un artisan, ou les deux à la fois ?<br />
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<p>JL – Je ne suis pas artisan. Il y a vraiment une distinction entre les deux, je trouve, à faire entre artisan et artiste. Je suis sur des productions que je souhaite, à première vue, inutile. C’est important pour moi de ne pas être dans l’objet fonctionnel ou dans une identification directe de l’usage d’une forme ou d’un objet. C’est d’ailleurs l’enjeu, du travail du lycée, c’est d’aller vers d’autres formes, faire que les lycéens se questionnent sur la finalité d’une création, d’un objet.</p>
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<p><strong>EB – Par rapport à ce projet, comment s’est passé la rencontre entre les lycéens et vous ?<br />
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<p>JL – La Criée m’a contacté et m’a proposé ce projet-là. Le lycée m’a lui aussi choisi en fonction de ma pratique, en lien avec ce qu’ils faisaient, notamment l’atelier de menuiserie, en sachant que j’ai aussi une pratique qui est liée à ce matériau-là, le bois, la menuiserie et l’usage de machines, dans mon atelier.</p>
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<p><strong>EB – Comment s’est passé le contact entre jeunes apprenants et artiste ? </strong></p>
<p>JL – Souvent, ce sont des rencontres. Ici, la première rencontre s’est passé de manière décomplexée. Ils avaient beaucoup de questions et leurs incompréhensions étaient dites. Il y a eu tout de suite un échange sur la finalité de l’art, sur qu’est-ce qu’un artiste, une œuvre, comment elle interpelle…<br />
C’était riche et intéressant, je pense qu’ils étaient riches et avides de faire et de découvrir des choses. Le processus pour eux de la réalisation est plus long, car il y a un temps de dessin : du passage du réel d’un terrain d’observation à la réalisation d’une œuvre. Il y a quelque chose qui est plus complexe à mettre en œuvre et qui prend plus de temps.</p>
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<p><strong>EB – Vous définissez-vous comme un artiste qui s’intéresse au vernaculaire par le geste et sa transmission ?<br />
</strong></p>
<p>JL – Oui.</p>
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<p><strong>EB – Vous avez déjà travaillé avec des enfants ? Il y-a-t-il une différence avec votre « méthode »?</strong></p>
<p>JL – Il n’y a pas tant de différence que ça avec les lycéens. Effectivement, ce n’est pas le même public donc pas la même manière de poser des mots sur les choses. Mais le processus est toujours un peu le même. J’essaye de transmettre, un mode de pensée et de travail. Le chemin que moi dans ma pratique, je peux emprunter, pour développer des projets, j’essaye de l’adapter et de le transposer dans le cadre scolaire. Que cela soit avec des enfants de primaire ou de lycée ou même d’étude supérieure, je suis toujours dans cette organisation par étape, pour arriver à produire quelque chose. C’est plus le processus d’émergence, de projet et de forme qui m’intéresse plus que la finalité. Je me concentre souvent sur ça.</p>
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<p><strong>EB- Pourquoi le bois ? </strong></p>
<p>JL – J’ai commencé à travailler quand j’étais aux Beaux-arts, avec ce matériau-là. Après, il y a un procédé de travail que j’ai fini par connaître, et à être familier avec certains usinages, certaines machines. Cette familiarité-là avec le matériau, elle me permet de dépasser les questions techniques et d’aller plus loin avec la forme. Quand on découvre un matériau, je trouve qu’il y a tout un temps d’adaptation, de compréhension, de gestion du temps de travail, et de recherche, qui parfois biaise un peu, la conception même de la forme. Après, c’est un choix, car c’est un matériau je trouve, qui parle du territoire et du lieu d’où il vient, plus que d’autres matériaux industriels.</p>
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<p><strong>EB – Avez-vous un type de bois que vous préférez ? </strong></p>
<p>JL – Non pas forcément, ce sont des bois les plus locaux possibles. C’est ça qui est intéressant aussi, selon l’endroit où le projet a lieu, le bois parle aussi, de l’implication dans un site. J’ai fait des projets en Afrique, au Mexique, chaque fois avec des matériaux différents, du bois local. Je n’ai pas de préférence bien sûr, en fonction des projets, je choisis des essences plus ou moins dense avec des caractères différents pour que cela soit toujours le matériau le plus local possible.</p>
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<p><strong>EB – Pensez-vous que les actions « Hors les murs » ont du sens et un réel impact ? </strong></p>
<p>JL – Je pense que c’est indispensable d’avoir ces temps-là, quels qu’ils soient : visuel, sonore, art du spectacle vivant. D’avoir quelque chose du quotidien, de l’apprentissage, pour questionner un peu les choses. C’est un âge, où je trouve qu’il est indispensable d’avoir ces temps-là.</p>
L’INTERVIEW Il s’agit d’une entrevue entre Julien Laforge, et Emmanuella Bellanger, stagiaire à La Criée en médiation culturelle et étudiante en Master Histoire, Civilisations et patrimoine, à l’Université de Lorraine-Nancy.
EB – Pouvez-vous vous présenter ? JL – J’ai plutôt une pratique de sculptures, de volumes que je développe depuis ma sortie des Beaux-Arts. Un enseignement lié aux paysages surtout quand je travaille sur site en lien avec des territoires. Et des questions liées à l’aménagement du territoire et de l’architecture. Les projets que je mène sont souvent des manières d’intégrer tous ces questionnements territoriaux, dans un projet de sculptures ou de volumes. J’ai aussi une pratique d’atelier qui est plus intimiste. Mais un projet comme celui que je développe au Lycée Alphonse Pellé est vraiment en lien avec le paysage et le site. Tout a été construit autour de cette imprégnation dans le réel qu’est celui des marais. Donc le projet se relie petit à petit au réel avec différentes phases de métamorphoses, de transformations avec les lycéens.
EB – Pensez-vous à la médiation lors de la création de vos œuvres ? Si oui elle s’articule avant, pendant ou après ? JL – Je n’y pense pas particulièrement, je suis déjà pris dans le processus de fabrication qui occupe toute la part de réflexion. C’est là que se joue aussi le sens du travail, dans le temps de fabrication qui est essentiel. Mais la vie de la production de l’œuvre, je m’en soucie quand elle est terminée, je ne l’intègre pas en amont. Après, depuis quelques années, je pense à mes productions comme étant modulaires, transformables. Elles n’ont jamais une forme figée, chaque fois qu’il y a un temps de démonstration de l’œuvre, c’est aussi une redéfinition de sa forme. Donc, pour moi, c’est une manière d’intégrer le temps d’exposition dans la forme même de l’art.
EB – Qu’entendez-vous dans le mot vernaculaire ? Cet adjectif vous semble-t-il pertinent pour définir votre travail ? JL – Quand j’entends le terme de vernaculaire, je pense à tous les projets en milieux professionnels qui essaye de tirer parti des formes. Je pense aux relations avec les salariés issus du geste et l’apprentissage d’un métier par rapport au geste. C’est une sorte de culture gestuelle dans le travail que moi, j’associe à cette idée de vernaculaire, qui est très lié à cela. J’ai fait des projets avec des couturières, avec des marins pécheurs dans des contextes assez différents, en essayant à chaque fois de sortir une forme de connaissance gestuelle dont ils ont le secret, et essayer d’en sortir une forme artistique par la suite.
EB – Vous habitez en Bretagne, avez-vous réalisé des projets dans notre région ? Avez-vous un fort attachement à la Bretagne, à ses traditions, à ses gestes ? JL – Non pas particulièrement. J’y vis non pas par choix, mais parce que j’y suis né. C’est un territoire effectivement sur lequel je travaille. J’ai un attachement aux usages et aux paysages du territoire. Et cela devient aussi petit à petit un sujet de recherches et de travail. Je ne sais pas si je peux parler d’un attachement vraiment au territoire, j’en ai un, mais ça pourrait en être un autre. Je réfléchirais à cette question.
EB – Comment voyez-vous la notion de vernaculaire dans votre travail ? Avez-vous des références d’autres artistes qui eux aussi s’intéresse aux gestes ? JL – Je pense que les influences qui sont très importantes pour moi sont celles de mes amis. Des gens avec qui j’ai partagé des espaces de travail depuis la sortie de l’école ou encore des collègues avec qui on s’échange des questionnements, des réflexions sur la forme, les techniques aussi. C’est là où je pense qu’il y a le plus d’influences, d’échanges et de porosités entre chacun de nous, entre ce que l’on fait. Les projets collectifs sont aussi importants, car c’est là qu’il y a des croisements de pensées et de formes, au-delà de tout l’héritage d’artiste que je ne connais pas personnellement, mais dont je regarde le travail. C’est important pour moi, ce rapport d’influence et de réciprocité dans le concret d’un atelier partagé.
EB – Pour vous, il y a-t-il un lien entre le patrimoine et l’art contemporain ? JL – Je ne saurais pas trop le définir. Il y a un lien politique, surtout en ce moment entre les deux, qui est parfois peut-être pesant et forcé, mais il y a un lien forcément entre les deux. Entre le patrimoine (quel qu’il soit), et la création contemporaine, c’est comme puiser dans une ressource, dans une histoire. Il y en a un forcément et il est plus ou moins perceptible selon les projets. Il y a des rapprochements entre les artistes et les lieux qui se font de plus en plus, c’est une donnée à prendre en compte.
EB – Vous vous définissez comme un artiste, comme un artisan, ou les deux à la fois ? JL – Je ne suis pas artisan. Il y a vraiment une distinction entre les deux, je trouve, à faire entre artisan et artiste. Je suis sur des productions que je souhaite, à première vue, inutile. C’est important pour moi de ne pas être dans l’objet fonctionnel ou dans une identification directe de l’usage d’une forme ou d’un objet. C’est d’ailleurs l’enjeu, du travail du lycée, c’est d’aller vers d’autres formes, faire que les lycéens se questionnent sur la finalité d’une création, d’un objet.
EB – Par rapport à ce projet, comment s’est passé la rencontre entre les lycéens et vous ? JL – La Criée m’a contacté et m’a proposé ce projet-là. Le lycée m’a lui aussi choisi en fonction de ma pratique, en lien avec ce qu’ils faisaient, notamment l’atelier de menuiserie, en sachant que j’ai aussi une pratique qui est liée à ce matériau-là, le bois, la menuiserie et l’usage de machines, dans mon atelier.
EB – Comment s’est passé le contact entre jeunes apprenants et artiste ? JL – Souvent, ce sont des rencontres. Ici, la première rencontre s’est passé de manière décomplexée. Ils avaient beaucoup de questions et leurs incompréhensions étaient dites. Il y a eu tout de suite un échange sur la finalité de l’art, sur qu’est-ce qu’un artiste, une œuvre, comment elle interpelle…
EB – Vous définissez-vous comme un artiste qui s’intéresse au vernaculaire par le geste et sa transmission ? JL – Oui.
EB – Vous avez déjà travaillé avec des enfants ? Il y-a-t-il une différence avec votre « méthode »? JL – Il n’y a pas tant de différence que ça avec les lycéens. Effectivement, ce n’est pas le même public donc pas la même manière de poser des mots sur les choses. Mais le processus est toujours un peu le même. J’essaye de transmettre, un mode de pensée et de travail. Le chemin que moi dans ma pratique, je peux emprunter, pour développer des projets, j’essaye de l’adapter et de le transposer dans le cadre scolaire. Que cela soit avec des enfants de primaire ou de lycée ou même d’étude supérieure, je suis toujours dans cette organisation par étape, pour arriver à produire quelque chose. C’est plus le processus d’émergence, de projet et de forme qui m’intéresse plus que la finalité. Je me concentre souvent sur ça.
EB- Pourquoi le bois ? JL – J’ai commencé à travailler quand j’étais aux Beaux-arts, avec ce matériau-là. Après, il y a un procédé de travail que j’ai fini par connaître, et à être familier avec certains usinages, certaines machines. Cette familiarité-là avec le matériau, elle me permet de dépasser les questions techniques et d’aller plus loin avec la forme. Quand on découvre un matériau, je trouve qu’il y a tout un temps d’adaptation, de compréhension, de gestion du temps de travail, et de recherche, qui parfois biaise un peu, la conception même de la forme. Après, c’est un choix, car c’est un matériau je trouve, qui parle du territoire et du lieu d’où il vient, plus que d’autres matériaux industriels.
EB – Avez-vous un type de bois que vous préférez ? JL – Non pas forcément, ce sont des bois les plus locaux possibles. C’est ça qui est intéressant aussi, selon l’endroit où le projet a lieu, le bois parle aussi, de l’implication dans un site. J’ai fait des projets en Afrique, au Mexique, chaque fois avec des matériaux différents, du bois local. Je n’ai pas de préférence bien sûr, en fonction des projets, je choisis des essences plus ou moins dense avec des caractères différents pour que cela soit toujours le matériau le plus local possible.
EB – Pensez-vous que les actions « Hors les murs » ont du sens et un réel impact ? JL – Je pense que c’est indispensable d’avoir ces temps-là, quels qu’ils soient : visuel, sonore, art du spectacle vivant. D’avoir quelque chose du quotidien, de l’apprentissage, pour questionner un peu les choses. C’est un âge, où je trouve qu’il est indispensable d’avoir ces temps-là. |
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