La moisissure dans l'art

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content String La moisissure est un petit champignon, qui se développe dans un milieu humide. Si les musées cherchent à éviter les moisissures, des artistes y trouvent cependant un fabuleux terrain d'expérimentation. Tout d'abord, la moisissure est un signe du temps qui passe. On peut rapprocher cette caractéristique des tableaux de vanités (un thème ancien qui trouva son essor à partir du XVIIe siècle en Europe) qui mettaient en lumière l'inarrêtable course du temps. Pour de nombreux artistes, la moisissure n'est pas considérée comme la fin de quelque chose. L'artiste français <a href="http://www.galerieartconcept.com/fr/michel-blazy/">Michel Blazy</a> travaille avec des matériaux organiques qu'il laisse se décomposer. Envahies par la moisissure, ses œuvres se détériorent au fil de leur exposition. Dans son travail, les champignons ne sont pas présentés comme repoussants mais au contraire, l'artiste met en avant leur beauté et leur poésie quant à leur capacité à attester du temps qui passe. Tout comme Elvia Teotski, Michel Blazy considère la moisissure comme l'évolution naturelle des matériaux et la montre comme telle au spectateur. D'autres artistes utilisent la moisissure pour donner une portée politique à leurs œuvres, notamment à propos du rapport de l'Homme à l'environnement. Le photographe <a href="https://klauspichler.net/project/one-third/">Klaus Pichler</a> reprend l'idée de la nature morte dans sa série <em>One Third</em> (2013) pour dénoncer le gaspillage alimentaire. L'artiste italien Daniele Del Nero, quant à lui, appuie l'idée d'un futur sombre. Il réalise en 2012 la série photographique <em>After Effect</em>. Après avoir construit une maquette de ville en papier noir, il l'a saupoudré de farine, puis a laissé la moisissure s'installer et croître. Le résultat donne l'impression d'une ville fantôme, post-apocalyptique, où la nature reprendrait ses droits. Dans l'exposition <em>Molusma</em>, Elvia Teotski interroge le rapport des êtres vivants à leur environnement. Elle y accueille diverses formes de vie possibles, des insectes aux champignons jusqu’aux micro-organismes. On retrouve par exemple, des bactéries bioluminescentes dans la vidéo <em>Zone Sensible</em> ou encore de la moisissure envahissant progressivement les moulages d'algues fait en alginate dans l'œuvre <em>Le reste des vagues</em>. Elle privilégie dans son travail une démarche liée à l'observation, la recherche et l'expérimentation. &nbsp; <u>Pour aller plus loin :</u> BRAYER Marie-Ange, ZEITOUN Olivier (dir.), <em>La</em> <em>fabrique du vivant : mutations, créations</em>, Paris, Orléans, les Éditions du Centre Pompidou, Editions HYX, 2019. COSSART Pascale, HYBER Fabrice, <em>Le monde invisible du vivant : bactéries, archées, levures/champignons, microalgues, protozoaires et … virus</em>, Odile Jacob, Paris, 2021. "La Nuit du Vivant : voyage au coeur de la pourriture", <em>Le Blob. </em>[En ligne] URL : <a href="https://leblob.fr/series/la-nuit-du-vivant-voyage-au-coeur-de-la-pourriture">https://leblob.fr/series/la-nuit-du-vivant-voyage-au-coeur-de-la-pourriture</a>. Consulté le 26/10/2021. &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp;
La moisissure est un petit champignon, qui se développe dans un milieu humide. Si les musées cherchent à éviter les moisissures, des artistes y trouvent cependant un fabuleux terrain d'expérimentation. Tout d'abord, la moisissure est un signe du temps qui passe. On peut rapprocher cette caractéristique des tableaux de vanités (un thème ancien qui trouva son essor à partir du XVIIe siècle en Europe) qui mettaient en lumière l'inarrêtable course du temps. Pour de nombreux artistes, la moisissure n'est pas considérée comme la fin de quelque chose. L'artiste français Michel Blazy travaille avec des matériaux organiques qu'il laisse se décomposer. Envahies par la moisissure, ses œuvres se détériorent au fil de leur exposition. Dans son travail, les champignons ne sont pas présentés comme repoussants mais au contraire, l'artiste met en avant leur beauté et leur poésie quant à leur capacité à attester du temps qui passe. Tout comme Elvia Teotski, Michel Blazy considère la moisissure comme l'évolution naturelle des matériaux et la montre comme telle au spectateur. D'autres artistes utilisent la moisissure pour donner une portée politique à leurs œuvres, notamment à propos du rapport de l'Homme à l'environnement. Le photographe Klaus Pichler reprend l'idée de la nature morte dans sa série One Third (2013) pour dénoncer le gaspillage alimentaire. L'artiste italien Daniele Del Nero, quant à lui, appuie l'idée d'un futur sombre. Il réalise en 2012 la série photographique After Effect. Après avoir construit une maquette de ville en papier noir, il l'a saupoudré de farine, puis a laissé la moisissure s'installer et croître. Le résultat donne l'impression d'une ville fantôme, post-apocalyptique, où la nature reprendrait ses droits. Dans l'exposition Molusma, Elvia Teotski interroge le rapport des êtres vivants à leur environnement. Elle y accueille diverses formes de vie possibles, des insectes aux champignons jusqu’aux micro-organismes. On retrouve par exemple, des bactéries bioluminescentes dans la vidéo Zone Sensible ou encore de la moisissure envahissant progressivement les moulages d'algues fait en alginate dans l'œuvre Le reste des vagues. Elle privilégie dans son travail une démarche liée à l'observation, la recherche et l'expérimentation.   Pour aller plus loin : BRAYER Marie-Ange, ZEITOUN Olivier (dir.), La fabrique du vivant : mutations, créations, Paris, Orléans, les Éditions du Centre Pompidou, Editions HYX, 2019. COSSART Pascale, HYBER Fabrice, Le monde invisible du vivant : bactéries, archées, levures/champignons, microalgues, protozoaires et … virus, Odile Jacob, Paris, 2021. "La Nuit du Vivant : voyage au coeur de la pourriture", Le Blob. [En ligne] URL : https://leblob.fr/series/la-nuit-du-vivant-voyage-au-coeur-de-la-pourriture. Consulté le 26/10/2021.        
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La moisissure est un petit champignon, qui se développe dans un milieu humide. Si les musées cherchent à éviter les moisissures, des artistes y trouvent cependant un fabuleux terrain d’expérimentation.

Tout d’abord, la moisissure est un signe du temps qui passe. On peut rapprocher cette caractéristique des tableaux de vanités (un thème ancien qui trouva son essor à partir du XVIIe siècle en Europe) qui mettaient en lumière l’inarrêtable course du temps.

Pour de nombreux artistes, la moisissure n’est pas considérée comme la fin de quelque chose. L’artiste français Michel Blazy travaille avec des matériaux organiques qu’il laisse se décomposer. Envahies par la moisissure, ses œuvres se détériorent au fil de leur exposition. Dans son travail, les champignons ne sont pas présentés comme repoussants mais au contraire, l’artiste met en avant leur beauté et leur poésie quant à leur capacité à attester du temps qui passe. Tout comme Elvia Teotski, Michel Blazy considère la moisissure comme l’évolution naturelle des matériaux et la montre comme telle au spectateur.

D’autres artistes utilisent la moisissure pour donner une portée politique à leurs œuvres, notamment à propos du rapport de l’Homme à l’environnement. Le photographe Klaus Pichler reprend l’idée de la nature morte dans sa série One Third (2013) pour dénoncer le gaspillage alimentaire. L’artiste italien Daniele Del Nero, quant à lui, appuie l’idée d’un futur sombre. Il réalise en 2012 la série photographique After Effect. Après avoir construit une maquette de ville en papier noir, il l’a saupoudré de farine, puis a laissé la moisissure s’installer et croître. Le résultat donne l’impression d’une ville fantôme, post-apocalyptique, où la nature reprendrait ses droits.

Dans l’exposition Molusma, Elvia Teotski interroge le rapport des êtres vivants à leur environnement. Elle y accueille diverses formes de vie possibles, des insectes aux champignons jusqu’aux micro-organismes. On retrouve par exemple, des bactéries bioluminescentes dans la vidéo Zone Sensible ou encore de la moisissure envahissant progressivement les moulages d’algues fait en alginate dans l’œuvre Le reste des vagues. Elle privilégie dans son travail une démarche liée à l’observation, la recherche et l’expérimentation.

 

Pour aller plus loin :

BRAYER Marie-Ange, ZEITOUN Olivier (dir.), La fabrique du vivant : mutations, créations, Paris, Orléans, les Éditions du Centre Pompidou, Editions HYX, 2019.

COSSART Pascale, HYBER Fabrice, Le monde invisible du vivant : bactéries, archées, levures/champignons, microalgues, protozoaires et … virus, Odile Jacob, Paris, 2021.

« La Nuit du Vivant : voyage au coeur de la pourriture », Le Blob. [En ligne] URL : https://leblob.fr/series/la-nuit-du-vivant-voyage-au-coeur-de-la-pourriture. Consulté le 26/10/2021.

 

 

 

 

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