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<strong>Le conflit historique entre la Comédie-Française et la commedia dell'arte</strong>
<ul>
<li><strong>Des troupes italiennes aux ressorts burlesques</strong></li>
</ul>
Genre du théâtre populaire italien, la commedia dell'arte apparaît dans les
années 1550 en Italie. Elle puise ses origines dans la Rome antique et les farces médiévales. Les troupes sont presque toutes itinérantes et voyagent de ville en ville, se représentant sur des tréteaux en plein air ou bien dans des théâtres. La commedia dell'arte est en rupture avec la tradition du texte écrit, les acteur.trice.s improvisent leurs comédies qu'il.elle.s ponctuent d'acrobaties, de chants et de danses. Le jeu se base sur des figures stéréotypes de la société, mises en scène dans des situations burlesques où ruse et tromperie règnent en maître. À l'exception des rôles romantiques, les personnages sont associés à des masques portés par les comédien.ne.s. Le travail des acteur.trice.s réside principalement dans un jeu corporel et gestuel (acrobaties, costumes, etc.) qui met en exergue les traits caricaturaux qu'il.elle.s doivent incarner. Parmi les figures emblématiques on retrouve par exemple Pierrot et Polichinelle - très présents dans les dernières œuvres de Mathis Collins.
<ul>
<li><strong> Le succès croissant de la commedia dell'arte en France</strong></li>
</ul>
Ce genre de théâtre populaire connaît un véritable essor à partir du XVIIe siècle, si bien que des figures éminentes réclament la venue de ces troupes dans toute l'Europe. C'est tout particulièrement en France que la commedia dell'arte acquiert une réputation sans pareil. Intégrées à la capitale au milieu du XVIIe siècle, les troupes italiennes ont une véritable influence sur le théâtre français, notamment chez Molière. Dans le même temps, les tensions avec les comédien.ne.s français.e.s, jalousant cet engouement pour la commedia dell'arte, ne cessent de s'accroître. De plus, ces dernier.ère.s bénéficient du soutien des autorités religieuses et politiques qui se trouvent parfois offusquées par les gestes et les propos des acteur.trice.s. En effet, à partir de 1668 les comédien.ne.s italien.ne.s commencent à s'exprimer en français. Parallèlement à la montée de la popularité du théâtre italien, la troupe de Molière gagne aussi en reconnaissance à tel point qu'elle passe sous la tutelle de Louis XIV en 1665 et porte alors le nom de « Troupe du Roi », associée au Palais Royal. La mort de Molière en 1673 fait naître des désaccords entre les comédien.ne.s qui se divisent. Certain.e.s rejoignent l'hôtel de Bourgogne, théâtre parisien de renom, et d'autres tentent de sauver ce qu'il reste de la Troupe du Roi ; il.elle.s se retrouvent à l'hôtel de Guénégaud pour jouer.
<ul>
<li><strong> Monopole du dialogue pour la Comédie-Française</strong></li>
</ul>
En 1680, Louis XIV ordonne la fusion des troupes de l'hôtel de Guénégaud et celle de l'hôtel de Bourgogne. Il s'agit de l'acte fondateur de la Comédie-Française. L'union de ces deux troupes est encore aujourd'hui célébrée lorsque, avant chaque spectacle, trois coups sont frappés deux fois sur scène. Le document déclare aussi que la Comédie-Française devient la troupe unique des comédien.ne.s du Roi ; elle jouit désormais du monopole du dialogue en français à Paris et dans ses faubourgs. Une troupe italienne reconnue par Louis XIV subsistait encore sous le nom de Comédie Italienne. Cependant en 1697 les comédien.ne.s italien.ne.s du roi présentent <em>La Fausse Prude</em>, satire de Mme de Maintenon, épouse secrète du Roi. Louis XIV s'empare de ce prétexte comme atteinte à la morale et chasse de sa cour la Comédie Italienne. Désormais plus rien ne se joue sans l'accord du Roi, la censure est de mise. En réponse à cette répression de la parole, les troupes de théâtre de rue se réinventent et ont recours à des tours de passe-passe pour contourner l'interdiction. On retrouve certaines de ces parades dans les gravures sur bois de Mathis Collins : mimes, théâtres de marionnettes et autres funambules peuplent ses œuvres.
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Le conflit historique entre la Comédie-Française et la commedia dell'arte
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<p><strong>Le conflit historique entre la Comédie-Française et la commedia dell’arte</strong></p>
<ul>
<li><strong>Des troupes italiennes aux ressorts burlesques</strong></li>
</ul>
<p>Genre du théâtre populaire italien, la commedia dell’arte apparaît dans les</p>
<p>années 1550 en Italie. Elle puise ses origines dans la Rome antique et les farces médiévales. Les troupes sont presque toutes itinérantes et voyagent de ville en ville, se représentant sur des tréteaux en plein air ou bien dans des théâtres. La commedia dell’arte est en rupture avec la tradition du texte écrit, les acteur.trice.s improvisent leurs comédies qu’il.elle.s ponctuent d’acrobaties, de chants et de danses. Le jeu se base sur des figures stéréotypes de la société, mises en scène dans des situations burlesques où ruse et tromperie règnent en maître. À l’exception des rôles romantiques, les personnages sont associés à des masques portés par les comédien.ne.s. Le travail des acteur.trice.s réside principalement dans un jeu corporel et gestuel (acrobaties, costumes, etc.) qui met en exergue les traits caricaturaux qu’il.elle.s doivent incarner. Parmi les figures emblématiques on retrouve par exemple Pierrot et Polichinelle – très présents dans les dernières œuvres de Mathis Collins.</p>
<ul>
<li><strong> Le succès croissant de la commedia dell’arte en France</strong></li>
</ul>
<p>Ce genre de théâtre populaire connaît un véritable essor à partir du XVIIe siècle, si bien que des figures éminentes réclament la venue de ces troupes dans toute l’Europe. C’est tout particulièrement en France que la commedia dell’arte acquiert une réputation sans pareil. Intégrées à la capitale au milieu du XVIIe siècle, les troupes italiennes ont une véritable influence sur le théâtre français, notamment chez Molière. Dans le même temps, les tensions avec les comédien.ne.s français.e.s, jalousant cet engouement pour la commedia dell’arte, ne cessent de s’accroître. De plus, ces dernier.ère.s bénéficient du soutien des autorités religieuses et politiques qui se trouvent parfois offusquées par les gestes et les propos des acteur.trice.s. En effet, à partir de 1668 les comédien.ne.s italien.ne.s commencent à s’exprimer en français. Parallèlement à la montée de la popularité du théâtre italien, la troupe de Molière gagne aussi en reconnaissance à tel point qu’elle passe sous la tutelle de Louis XIV en 1665 et porte alors le nom de « Troupe du Roi », associée au Palais Royal. La mort de Molière en 1673 fait naître des désaccords entre les comédien.ne.s qui se divisent. Certain.e.s rejoignent l’hôtel de Bourgogne, théâtre parisien de renom, et d’autres tentent de sauver ce qu’il reste de la Troupe du Roi ; il.elle.s se retrouvent à l’hôtel de Guénégaud pour jouer.</p>
<ul>
<li><strong> Monopole du dialogue pour la Comédie-Française</strong></li>
</ul>
<p>En 1680, Louis XIV ordonne la fusion des troupes de l’hôtel de Guénégaud et celle de l’hôtel de Bourgogne. Il s’agit de l’acte fondateur de la Comédie-Française. L’union de ces deux troupes est encore aujourd’hui célébrée lorsque, avant chaque spectacle, trois coups sont frappés deux fois sur scène. Le document déclare aussi que la Comédie-Française devient la troupe unique des comédien.ne.s du Roi ; elle jouit désormais du monopole du dialogue en français à Paris et dans ses faubourgs. Une troupe italienne reconnue par Louis XIV subsistait encore sous le nom de Comédie Italienne. Cependant en 1697 les comédien.ne.s italien.ne.s du roi présentent <em>La Fausse Prude</em>, satire de Mme de Maintenon, épouse secrète du Roi. Louis XIV s’empare de ce prétexte comme atteinte à la morale et chasse de sa cour la Comédie Italienne. Désormais plus rien ne se joue sans l’accord du Roi, la censure est de mise. En réponse à cette répression de la parole, les troupes de théâtre de rue se réinventent et ont recours à des tours de passe-passe pour contourner l’interdiction. On retrouve certaines de ces parades dans les gravures sur bois de Mathis Collins : mimes, théâtres de marionnettes et autres funambules peuplent ses œuvres.</p>
Le conflit historique entre la Comédie-Française et la commedia dell’arte
Genre du théâtre populaire italien, la commedia dell’arte apparaît dans les années 1550 en Italie. Elle puise ses origines dans la Rome antique et les farces médiévales. Les troupes sont presque toutes itinérantes et voyagent de ville en ville, se représentant sur des tréteaux en plein air ou bien dans des théâtres. La commedia dell’arte est en rupture avec la tradition du texte écrit, les acteur.trice.s improvisent leurs comédies qu’il.elle.s ponctuent d’acrobaties, de chants et de danses. Le jeu se base sur des figures stéréotypes de la société, mises en scène dans des situations burlesques où ruse et tromperie règnent en maître. À l’exception des rôles romantiques, les personnages sont associés à des masques portés par les comédien.ne.s. Le travail des acteur.trice.s réside principalement dans un jeu corporel et gestuel (acrobaties, costumes, etc.) qui met en exergue les traits caricaturaux qu’il.elle.s doivent incarner. Parmi les figures emblématiques on retrouve par exemple Pierrot et Polichinelle – très présents dans les dernières œuvres de Mathis Collins.
Ce genre de théâtre populaire connaît un véritable essor à partir du XVIIe siècle, si bien que des figures éminentes réclament la venue de ces troupes dans toute l’Europe. C’est tout particulièrement en France que la commedia dell’arte acquiert une réputation sans pareil. Intégrées à la capitale au milieu du XVIIe siècle, les troupes italiennes ont une véritable influence sur le théâtre français, notamment chez Molière. Dans le même temps, les tensions avec les comédien.ne.s français.e.s, jalousant cet engouement pour la commedia dell’arte, ne cessent de s’accroître. De plus, ces dernier.ère.s bénéficient du soutien des autorités religieuses et politiques qui se trouvent parfois offusquées par les gestes et les propos des acteur.trice.s. En effet, à partir de 1668 les comédien.ne.s italien.ne.s commencent à s’exprimer en français. Parallèlement à la montée de la popularité du théâtre italien, la troupe de Molière gagne aussi en reconnaissance à tel point qu’elle passe sous la tutelle de Louis XIV en 1665 et porte alors le nom de « Troupe du Roi », associée au Palais Royal. La mort de Molière en 1673 fait naître des désaccords entre les comédien.ne.s qui se divisent. Certain.e.s rejoignent l’hôtel de Bourgogne, théâtre parisien de renom, et d’autres tentent de sauver ce qu’il reste de la Troupe du Roi ; il.elle.s se retrouvent à l’hôtel de Guénégaud pour jouer.
En 1680, Louis XIV ordonne la fusion des troupes de l’hôtel de Guénégaud et celle de l’hôtel de Bourgogne. Il s’agit de l’acte fondateur de la Comédie-Française. L’union de ces deux troupes est encore aujourd’hui célébrée lorsque, avant chaque spectacle, trois coups sont frappés deux fois sur scène. Le document déclare aussi que la Comédie-Française devient la troupe unique des comédien.ne.s du Roi ; elle jouit désormais du monopole du dialogue en français à Paris et dans ses faubourgs. Une troupe italienne reconnue par Louis XIV subsistait encore sous le nom de Comédie Italienne. Cependant en 1697 les comédien.ne.s italien.ne.s du roi présentent La Fausse Prude, satire de Mme de Maintenon, épouse secrète du Roi. Louis XIV s’empare de ce prétexte comme atteinte à la morale et chasse de sa cour la Comédie Italienne. Désormais plus rien ne se joue sans l’accord du Roi, la censure est de mise. En réponse à cette répression de la parole, les troupes de théâtre de rue se réinventent et ont recours à des tours de passe-passe pour contourner l’interdiction. On retrouve certaines de ces parades dans les gravures sur bois de Mathis Collins : mimes, théâtres de marionnettes et autres funambules peuplent ses œuvres. |
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