La dictature en Argentine

Hash
id Integer 995
date String 2014-06-30 14:45:52
slug String la-dictature-en-argentine
title String La dictature en Argentine
content String <p>Les interventions militaires ont marqué l'histoire de l'Argentine tout au long du XXème siècle dont la dictature de 1976-1983 est la culmination. En effet, en 1976 soit 3 ans après la fin de la dictature de la Révolution argentine (1966-1973), le général Jorge Videla renverse le gouvernement d’Isabel Perón. Un processus de réorganisation nationale débute le jour même du coup d'État. S'en suivent la dissolution du parlement, le remplacement de la Cour suprême, l'interdiction des 5 partis politiques ainsi que des syndicats. La junte au pouvoir rétablit la peine de mort et augmente les sanctions envers les opposants politiques. La presse est censurée et dictée par des principes et procédures.</p> <p>Le colonel Carlos Caggio Tedesco, actif dans la province de Misiones dans La Nacion, déclarera en 1977 que " le soutien de la population doit être total (dans l'œuvre restauratrice des Forces Armées). C'est pourquoi nous éliminerons les neutres et les indifférents »</p> <p>Durant cette dictature où se sont succédées 4 juntes jusqu'en 1983, des milliers de personnes ont disparu, emprisonnées sans procès, victimes des pires tortures. Des kidnappings de masse ont eu lieu : ont ainsi disparu de nombreux parents, accompagnés de leurs enfants, parfois adoptés par la suite. (cf. Argentine, les 500 bébés volés de la dictature, d’Alexandre Valenti – 93 mn – France / Argentine – 2012)</p> <p>En réponse à ces rapts, le fameux mouvement des «Mères et Grands-Mères de la place de Mai » est né : des familles qui consacreront leur existence à chercher leurs enfants et petits-enfants disparus.<br /> L’absence de registres officiels sur ces actes brouille le compte du nombre exact de victimes mais un chiffre est toutefois avancé, celui de 300 000 disparitions.</p> <p>Cet épisode douloureux de l’histoire de l’Argentine est à rattacher au premier souvenir de la découverte d’une œuvre d’art pour l’artiste Amalia Pica :</p> <p><em>A: I grew up in Argentina in a family that had no connection with art, and in a city, Cipolletti, that at the time didn’t have a museum. I was very young when I first saw a full-scale silhouette of a pregnant woman drawn on paper and stuck to a wall in a street. My mum explained to me that it was a way to signal a desaparecido, meaning people who had been captured by the military dictatorship and whose whereabouts were unknown. I asked my mum if the figure was her friend who I knew had ‘disappeared’. She said it wasn’t but it made her think of her. It wasn’t until I was in art school that I learnt that El Siluetazo (the silhouette) was initiated by three artists – Rodolfo Aguerreberry, Julio Flores and Guillermo Kexel – on 21 September 1983. They didn’t call it art but a ‘graphic event’; along with the Madres de plaza de Mayo (The Mothers of Mayo Square) and other human rights groups, people traced their own bodies onto paper and plastered them around Mayo Square in Buenos Aires. It spread spontaneously. My mum didn’t know it was art but it certainly meant something to her and it made a huge impression on me.  (</em>1)</p> <p>(1) Frieze Magazine, Archive, Amalia Pica,<a href=" http://www.frieze.com/issue/print_article/amalia-pica/"> http://www.frieze.com/issue/print_article/amalia-pica/</a></p> <p></p> <p></p>

Les interventions militaires ont marqué l'histoire de l'Argentine tout au long du XXème siècle dont la dictature de 1976-1983 est la culmination. En effet, en 1976 soit 3 ans après la fin de la dictature de la Révolution argentine (1966-1973), le général Jorge Videla renverse le gouvernement d’Isabel Perón. Un processus de réorganisation nationale débute le jour même du coup d'État. S'en suivent la dissolution du parlement, le remplacement de la Cour suprême, l'interdiction des 5 partis politiques ainsi que des syndicats. La junte au pouvoir rétablit la peine de mort et augmente les sanctions envers les opposants politiques. La presse est censurée et dictée par des principes et procédures.

Le colonel Carlos Caggio Tedesco, actif dans la province de Misiones dans La Nacion, déclarera en 1977 que " le soutien de la population doit être total (dans l'œuvre restauratrice des Forces Armées). C'est pourquoi nous éliminerons les neutres et les indifférents »

Durant cette dictature où se sont succédées 4 juntes jusqu'en 1983, des milliers de personnes ont disparu, emprisonnées sans procès, victimes des pires tortures. Des kidnappings de masse ont eu lieu : ont ainsi disparu de nombreux parents, accompagnés de leurs enfants, parfois adoptés par la suite. (cf. Argentine, les 500 bébés volés de la dictature, d’Alexandre Valenti – 93 mn – France / Argentine – 2012)

En réponse à ces rapts, le fameux mouvement des «Mères et Grands-Mères de la place de Mai » est né : des familles qui consacreront leur existence à chercher leurs enfants et petits-enfants disparus.
L’absence de registres officiels sur ces actes brouille le compte du nombre exact de victimes mais un chiffre est toutefois avancé, celui de 300 000 disparitions.

Cet épisode douloureux de l’histoire de l’Argentine est à rattacher au premier souvenir de la découverte d’une œuvre d’art pour l’artiste Amalia Pica :

A: I grew up in Argentina in a family that had no connection with art, and in a city, Cipolletti, that at the time didn’t have a museum. I was very young when I first saw a full-scale silhouette of a pregnant woman drawn on paper and stuck to a wall in a street. My mum explained to me that it was a way to signal a desaparecido, meaning people who had been captured by the military dictatorship and whose whereabouts were unknown. I asked my mum if the figure was her friend who I knew had ‘disappeared’. She said it wasn’t but it made her think of her. It wasn’t until I was in art school that I learnt that El Siluetazo (the silhouette) was initiated by three artists – Rodolfo Aguerreberry, Julio Flores and Guillermo Kexel – on 21 September 1983. They didn’t call it art but a ‘graphic event’; along with the Madres de plaza de Mayo (The Mothers of Mayo Square) and other human rights groups, people traced their own bodies onto paper and plastered them around Mayo Square in Buenos Aires. It spread spontaneously. My mum didn’t know it was art but it certainly meant something to her and it made a huge impression on me.  (1)

(1) Frieze Magazine, Archive, Amalia Pica, http://www.frieze.com/issue/print_article/amalia-pica/

excerpt String
content_filtered String <p>Les interventions militaires ont marqué l&rsquo;histoire de l&rsquo;Argentine tout au long du XXème siècle dont la dictature de 1976-1983 est la culmination. En effet, en 1976 soit 3 ans après la fin de la dictature de la Révolution argentine (1966-1973), le général Jorge Videla renverse le gouvernement d’Isabel Perón. Un processus de réorganisation nationale débute le jour même du coup d&rsquo;État. S&rsquo;en suivent la dissolution du parlement, le remplacement de la Cour suprême, l&rsquo;interdiction des 5 partis politiques ainsi que des syndicats. La junte au pouvoir rétablit la peine de mort et augmente les sanctions envers les opposants politiques. La presse est censurée et dictée par des principes et procédures.</p> <p>Le colonel Carlos Caggio Tedesco, actif dans la province de Misiones dans La Nacion, déclarera en 1977 que  » le soutien de la population doit être total (dans l&rsquo;œuvre restauratrice des Forces Armées). C&rsquo;est pourquoi nous éliminerons les neutres et les indifférents »</p> <p>Durant cette dictature où se sont succédées 4 juntes jusqu&rsquo;en 1983, des milliers de personnes ont disparu, emprisonnées sans procès, victimes des pires tortures. Des kidnappings de masse ont eu lieu : ont ainsi disparu de nombreux parents, accompagnés de leurs enfants, parfois adoptés par la suite. (cf. Argentine, les 500 bébés volés de la dictature, d’Alexandre Valenti – 93 mn – France / Argentine – 2012)</p> <p>En réponse à ces rapts, le fameux mouvement des «Mères et Grands-Mères de la place de Mai » est né : des familles qui consacreront leur existence à chercher leurs enfants et petits-enfants disparus.<br /> L’absence de registres officiels sur ces actes brouille le compte du nombre exact de victimes mais un chiffre est toutefois avancé, celui de 300 000 disparitions.</p> <p>Cet épisode douloureux de l’histoire de l’Argentine est à rattacher au premier souvenir de la découverte d’une œuvre d’art pour l’artiste Amalia Pica :</p> <p><em>A: I grew up in Argentina in a family that had no connection with art, and in a city, Cipolletti, that at the time didn’t have a museum. I was very young when I first saw a full-scale silhouette of a pregnant woman drawn on paper and stuck to a wall in a street. My mum explained to me that it was a way to signal a desaparecido, meaning people who had been captured by the military dictatorship and whose whereabouts were unknown. I asked my mum if the figure was her friend who I knew had ‘disappeared’. She said it wasn’t but it made her think of her. It wasn’t until I was in art school that I learnt that El Siluetazo (the silhouette) was initiated by three artists – Rodolfo Aguerreberry, Julio Flores and Guillermo Kexel – on 21 September 1983. They didn’t call it art but a ‘graphic event’; along with the Madres de plaza de Mayo (The Mothers of Mayo Square) and other human rights groups, people traced their own bodies onto paper and plastered them around Mayo Square in Buenos Aires. It spread spontaneously. My mum didn’t know it was art but it certainly meant something to her and it made a huge impression on me.  (</em>1)</p> <p>(1) Frieze Magazine, Archive, Amalia Pica,<a href=" http://www.frieze.com/issue/print_article/amalia-pica/"> http://www.frieze.com/issue/print_article/amalia-pica/</a></p></p>

Les interventions militaires ont marqué l’histoire de l’Argentine tout au long du XXème siècle dont la dictature de 1976-1983 est la culmination. En effet, en 1976 soit 3 ans après la fin de la dictature de la Révolution argentine (1966-1973), le général Jorge Videla renverse le gouvernement d’Isabel Perón. Un processus de réorganisation nationale débute le jour même du coup d’État. S’en suivent la dissolution du parlement, le remplacement de la Cour suprême, l’interdiction des 5 partis politiques ainsi que des syndicats. La junte au pouvoir rétablit la peine de mort et augmente les sanctions envers les opposants politiques. La presse est censurée et dictée par des principes et procédures.

Le colonel Carlos Caggio Tedesco, actif dans la province de Misiones dans La Nacion, déclarera en 1977 que  » le soutien de la population doit être total (dans l’œuvre restauratrice des Forces Armées). C’est pourquoi nous éliminerons les neutres et les indifférents »

Durant cette dictature où se sont succédées 4 juntes jusqu’en 1983, des milliers de personnes ont disparu, emprisonnées sans procès, victimes des pires tortures. Des kidnappings de masse ont eu lieu : ont ainsi disparu de nombreux parents, accompagnés de leurs enfants, parfois adoptés par la suite. (cf. Argentine, les 500 bébés volés de la dictature, d’Alexandre Valenti – 93 mn – France / Argentine – 2012)

En réponse à ces rapts, le fameux mouvement des «Mères et Grands-Mères de la place de Mai » est né : des familles qui consacreront leur existence à chercher leurs enfants et petits-enfants disparus.
L’absence de registres officiels sur ces actes brouille le compte du nombre exact de victimes mais un chiffre est toutefois avancé, celui de 300 000 disparitions.

Cet épisode douloureux de l’histoire de l’Argentine est à rattacher au premier souvenir de la découverte d’une œuvre d’art pour l’artiste Amalia Pica :

A: I grew up in Argentina in a family that had no connection with art, and in a city, Cipolletti, that at the time didn’t have a museum. I was very young when I first saw a full-scale silhouette of a pregnant woman drawn on paper and stuck to a wall in a street. My mum explained to me that it was a way to signal a desaparecido, meaning people who had been captured by the military dictatorship and whose whereabouts were unknown. I asked my mum if the figure was her friend who I knew had ‘disappeared’. She said it wasn’t but it made her think of her. It wasn’t until I was in art school that I learnt that El Siluetazo (the silhouette) was initiated by three artists – Rodolfo Aguerreberry, Julio Flores and Guillermo Kexel – on 21 September 1983. They didn’t call it art but a ‘graphic event’; along with the Madres de plaza de Mayo (The Mothers of Mayo Square) and other human rights groups, people traced their own bodies onto paper and plastered them around Mayo Square in Buenos Aires. It spread spontaneously. My mum didn’t know it was art but it certainly meant something to her and it made a huge impression on me.  (1)

(1) Frieze Magazine, Archive, Amalia Pica, http://www.frieze.com/issue/print_article/amalia-pica/

Hash
data Hash
998 Hash
ID Integer 998
guid String http://localhost/corr_criee2015/wp-content/uploads/2014/06/Jorge-Videla-ex-dictateur1.jpg
filter String raw
pinged String
to_ping String
post_date String 2014-06-30 15:40:42
post_name String jorge-videla-ex-dictateur
post_type String attachment
menu_order Integer 0
post_title String Jorge Videla
ping_status String closed
post_author String 3
post_parent Integer 995
post_status String inherit
post_content String J. Videla, ex-dictateur en Argentine ayant pris le pouvoir en 1976 lors d'un coup d'Etat contre Izabel Peron.
post_excerpt String copyright RTS.ch
comment_count String 0
post_date_gmt String 2014-06-30 14:40:42
post_modified String 2014-06-30 15:40:42
post_password String
comment_status String closed
post_mime_type String image/jpeg
post_modified_gmt String 2014-06-30 14:40:42
post_content_filtered String
count Integer 1
Hash
data Hash
_events Array Single String 3494
colonne1 Array Single String
_colonne1 Array Single String field_52a303f3858a1
_edit_last Array Single String 3
_thumbnail_id Array Single String 998
type_de_medias Array Single String a:1:{i:0;s:7:"article";}
_type_de_medias Array Single String field_5291ecb728fca
_jsps_metabox_hide_buttons Array Single String off
count Integer 8
Hash
data Array
count Integer 0
Hash
data Array Single Hash
name String Les ressources pédagogiques
slug String les-ressources-pedagogiques
count Integer 450
filter String raw
parent Integer 0
term_id Integer 42
taxonomy String category
term_group Integer 0
description String Lire, écouter, voir, pour en savoir plus
term_taxonomy_id Integer 42
count Integer 1